Archive | juin, 2010
29/06/2010

Lituanie, l’autre pays du football

Lituanie, l’autre pays du football

Dans mon dernier article, j’estimais mon retour aux alentours de 2020; Au train ou vont les choses, il me semble que 2030 serait plus approprié. Effectivement, 2 semaines passées en Lituanie, ça n’était pas vraiment au programme étant donné la taille du pays. Mais j’ai deux excuses béton : la coupe du monde de football et le visa pour la Biélorussie!

Après avoir raté un train en Pologne, après avoir fait de  l’auto-stop jusqu’à la frontière Lituanienne, après avoir fait marche arrière toujours en auto-stop pour ne pas rater le début match du Paraguay (qui a dit « fanatique » ?), j’arrive finalement à Vilnius, capitale de la Lituanie, non sans avoir fait un arrêt à Kaunas (ah ah).

A Vilnius, je suis accueilli par Viki, amie d’une amie argentine (Caroooo!!). Viki vit ici depuis 9 mois. Pour faire simple, elle est argentine, possède un passeport italien et enseigne le français en Lituanie. C’est elle qui m’hébergera durant tout mon séjour à Vilnius, en compagnie de ses 3 colocataires : un couple de lituaniens et une polonaise.

Voir toutes les photos de Lituanie (Vilnius, Klaipeda, Trakai, Nida) – Désolé pour la qualité, me suis trompé avec le réglage automatique ! 🙂

Toujours en compagnie de Viki et nombre de ses amis, essentiellement expatriés espagnols et étudiants Erasmus, nous aurons passé pas mal de temps ainsi qu’un certain nombre de litres de bière à nous passionner pour nos équipes favorites de football, dans des bars en terrasse, sur écran géant.
Les lituaniens sont dans leur grande majorité amateurs de basket, sport dans lequel ils excellent, mais pour le football, vous repasserez: il m’a plutôt semblé qu’ils avaient du mal à distinguer une touche d’un corner. Quant à s’extasier lors d’un but,  hurler au scandale lors d’une faute réelle ou imaginaire: ça ne fait visiblement pas vraiment partie de leur culture. Forcé d’avouer que j’étais bien content d’être entouré de latins à ce moment là, c’est plus sympa, plus vivant 🙂

Sans toutefois affirmer que j’ai  ressenti un « fossé culturel » entre les lituaniens et moi (je réserve cette expression à l’Asie), il n’en reste pas moins une certaine mentalité qu’il est parfois difficile d’appréhender.;  les rapports humains, la gestuelle, la simple expression de son humeur sont tous autant qu’ils sont des élément à décrypter, prouesse n’étant pas à la portée du premier venu. Attention toutefois aux généralités : ceci ne les empêche absolument pas d’être foncièrement accueillants, chaleureux et sympathiques!!

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Pour ce qui est des visites, Vilnius est aussi petite que charmante. 600 000 habitants seulement, une vieille ville très sympa même si l’animation n’est pas toujours au rendez-vous le soir. Bien qu’on puisse assez rapidement tourner en rond, impossible de ne pas se sentir bien ici.

Concernant le reste de la Lituanie, outre le joli château de Trakai bâti sur une île, à une trentaine de kilomètres de Vilnius, j’ai beaucoup apprécié l’après midi champêtre en compagnie de Viki, de divers expatriés et lituaniens francophones, dans l’une de ces charmantes maisons de campagne typique, colorée, sans eau ni électricité et entièrement en bois que l’ont aperçoit de toutes part dès lors que l’on aborde la campagne.

Parlons-en de cette campagne: elle correspond exactement à la conception que je me suis toujours faite du milieu rural d’il y a 50 ans en France. Et je ne pense pas me tromper : décor, petits élevages, fermes éparpillées, outils vieillots, méthodes agricoles : tout y est. J’aime beaucoup. Je serai gré à la génération précédente de bien vouloir faire un saut ici pour confirmer mes dires 🙂

Tout aussi sympa, mon escapade au nord ouest du pays à Klaïpeda, étape pour rejoindre le village de pêcheur de Nida, bordé par de belles dunes de sable, le long de la mer baltique. Le voyage n’est pas des plus court mais ça valait le coup ! Je vous laisse découvrir les photos.

Et comment ne pas parler de cette absurde et incroyable colline aux croix, perdue au milieu de nulle part! Il est dit que la foi peut déplacer des montagnes, en tout cas une chose est sure : elle peut les créer! On estime à environ 1 million le nombre de croix catholiques plantées ici, dont 60 000 de plus d’un mètre (même Jean Paul II a planté la sienne), de toutes tailles, de toutes matières. Les lituaniens les plantaient là en signe d’espoir et en témoignage de leur foi et d’espérance. Pendant la période communiste et malgré l‘interdiction de perpétrer cette « tradition », malgré le fait que le Parti les aient faites enlever à plusieurs reprises, malgré le dynamitage de la colline, rien n’y a fait, les croix sont toujours réapparues.

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Le reste de ce que j’ai aimé en vrac :
– Les fraises des bois sauvages (je n’en avais pas mangé depuis mon enfance il me semble!) vendues au verre, par des mamies le long des routes ou des trottoirs.
– les innombrables vaches solitaires qui vous dévisagent sur les divers chemins de campagne.
– les réactions étrangères après le triste spectacle dispensé par l’équipe de France
– Le fait qu’on me prenne pour un argentin quand je commence à parler espagnol 🙂
– les cigognes dans le centre du pays: j’ai du en voir au moins une quarantaine !

Ce que je n’ai pas aimé:
– Me faire petit suite aux réactions étrangères après le triste spectacle dispensé par l’équipe de France 🙂
– Le bus d’où je vous écrit et dans lequel  il fait 40°C

Je terminerai en vous disant que je vais enfin pénétrer dès demain dans ce pays secret qu’est la Biélorussie! L’envie d’y aller ne date pas d’hier et j’ai vraiment hâte d’y être, vraiment excité de visiter ce pays inconnu ou le tourisme est inexistant. Pourvu qu’ils ne me recalent pas à le frontière, ce qui est malheureusement une possibilité non négligeable pour cause de photo de passeport recollée il y a 1 semaine à la super glue 🙂

Tout ça c’est bien beau, mais y’a match, je dois y aller. A très bientôt et encore désolé pour la qualité des photos! Promis, je corrige ça!

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13/06/2010

Pologne: ou comment prendre du retard

Pologne: ou comment prendre du retard

Un peu plus de deux mois de voyage, dont quasi deux semaines en Pologne; à ce rythme là, j’estime mon retour en France aux alentours de 2020.

Difficile de résumer 2 semaines et tout ce qu’il m’aura été donné de découvrir en Pologne, sous peine de devoir écrire un roman en plusieurs volumes.

Cracovie
Arrivé sur Cracovie en train depuis l’Ukraine, je retrouve Alex l’un de mes meilleurs amis, activiste palois, éternel gastronome et historien passionné ainsi que son frère, son ami et le père de ce dernier. Ca fait quelque chose de voir une tête connue après 2 mois. Je ne rentrerai pas dans le détail, mais nous sommes hébergés chez l’habitant, dans de royales conditions en plein cœur de Cracovie. Nous ferons tous les repas en compagnie d’amis polonais.
De toutes les personnes présentes, je suis celui possédant le plus de lacunes historiques et religieuses, j’ai donc beaucoup appris et de façon plaisante en compagnie de mes amis érudits, lors de nos diverses visites.

Première impression: plus catholique que la Pologne, c’est impossible. Des églises partout, des statues de Jean Paul II à chaque coin de rue et je ne parle pas des prêtres et des sœurs… à croire qu‘il y a un quota de curés par famille à respecter! Le pays d’avant-guerre comptait une énorme communauté juive mais c’est bel et bien fini. D’une part car l’Allemagne nazie est passée par là, d’autre part pour la vague impression que l’Etat polonais ne valorise en rien son Histoire juive.
Cracovie est une superbe ville, bien que trop « neuve » à mon gout.
Au programme des visites: églises, Wawel, synagogues, les mines de sel de Wieliczka (impressionnantes et visite très sympa), le Ghetto de Cracovie (plus grand-chose à voir malheureusement), un aperçu de l’usine de Schindler, les camps de Auschwitz et de Birkenau.

Un mot rapide sur Auschwitz: 4h de visite au total, impossible de rester indifférent. Ça pue toujours la mort. Chacun de nous aura été marqué ou ému par quelque chose de précis: Alex et son frère par les petites chaussures d’enfants, dépouillés avant d’être gazés, moi par la galerie de portraits de certains détenus. Sous leurs photos, deux dates: celle de leur entrée dans le camps, celle de leur fin. Il s’en est fallut de peu pour que je lâche ma larme en voyant un portrait d’une femme arrivée le 3 mai 43, décédée le 5 mai 43. Elle aura tenu 2 jours.
Certains prisonniers sourient même devant l’objectif. Pourquoi, comment ? Je ne sais pas.

Sans transition, 4 jours géniaux passés avec des amis, difficile de repartir. Mais il le faut et ça me démange en fin de compte. Direction Varsovie.

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Varsovie
C’est Disneyland. C’est beau mais ça manque cruellement de cachet. A choisir, Cracovie est bien plus attractif. J’y passerai 2 jours, un temps suffisant pour visiter les artères principales, le célèbre Ghetto, et le Musée Historique : le plus intéressant musée qu’il m’ai jamais été donné de voir: interactif, foncièrement pédagogique et donc forcément passionnant.

Pour la suite direction Gdansk au nord de la Pologne, avec 6h30 de train assis à côté d’un mec dont le dernier bain devait remonter au liquide amniotique dans lequel il a un jour barboté. Ça piquait les yeux d’un wagon entiers messieurs dames, et par 33°C …violent.

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Gdansk
Gdansk borde la mer Baltique, j‘ai beaucoup aimé cette ville. Je vous passe là encore la rue principale entièrement reconstruite et bourrée de monde arrivé par ferry le matin même. Je rencontre Tom via couchsurfing: 35 ans, allemand, parle 6 langues, connaît Gdansk mieux que n’importe quel polonais, a vécu partout. A sa question « que veux-tu visiter ? » ma réponse est « ce que ne visitent pas les touristes ». Nous sommes sur la même longueur d’onde, c’est parti pour 5h de marche.

Lors de ma promenade avec Tom, j’ai vu l’envers de Gdansk: ces quartiers qui n’ont de mauvais que leur réputation, son port empli de nostalgie et tombé en désuétude depuis des années, mais qui conserve d’ancienne trace de lutte post-communiste pour qui sait en déchiffrer les traces laissées un peu partout, les collines surplombant Gdansk ou l’on peut admirer l’évolution de la ville et les mille et une grues du port.

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Autre rencontre avec Aga, parfaitement francophone, pour quelques bières à Sopot. Le courant passe rapidement, les éclats de rires son nombreux, j’aurais bien aimé la revoir mais je dois partir le lendemain. C’était sans compter un SMS d’Agnieszka qui rentre d’Angleterre sur Gdansk le lendemain et qui me fera rester 2 jours de plus, Aga m’ayant du coup proposé de m’héberger.
Aga: Franchement-Généralement-Exactement ? 😉

Agnieszka : nous l’avions hébergé sur Paris avec mon coloc il y a un peu plus d’un an et ça avait desuite accroché: nous avions alors visité Paris, de 18h le soir à 5h du matin, le tout en marchant et en buvant….superbe souvenir. J’adore cette nana et nous avions toujours gardé contact depuis lors, c’est notamment de sa faute/grâce à elle que j’ai franchi le pas pour débuter ce tour du monde (elle connaissait toute l’Europe à 25 ans seulement, j‘étais impressionné). C’est donc avec joie que nous nous sommes retrouvés pendant 2 jours, avons visité des plages de sable blanc dont vous n’imaginez même pas l’existence en Pologne, bu (ben oui, je suis toujours en Pologne), regardé le piètre match nul de l’équipe de France en Coupe du Monde et j’en passe.

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La suite de mon voyage en Pologne: c’est des heures et des heures de train qui ne se comptent pas sur les doigts des deux mains (ni même en ajoutant les doigts de pieds) pour rejoindre la frontière Lituanienne, en passant notamment en coup de vent par des villes aux jolis noms tels que Olsztyn, Byalistok, Suwalki.

Pour résumer, la Pologne est haute en couleur, sa gastronomie riche et variée, ses habitants festifs. Il suffit de tourner la tête pour voir des chantiers de partout: la Pologne est en pleine (re)construction. Merci l’Union Européenne au passage. Ce pays n’est pas dépaysant pour un ressortissant français et le niveau de vie moyen ne cesse d’augmenter. Je ne peux m’empêcher de penser qu’au train ou vont les choses, la France qui à mon sens vit sur ses acquis et sa réputation prestigieuse mais est bien trop rigide et conventionnelle, sera forcément tôt ou tard, dépassée par ce genre de pays jeune et débordant de vie. J’espère avoir tort! 🙂

Allez, sur ces brèves de comptoir, on se retrouve en Lituanie ? Je serai notamment en transit par une ville nommée Kaunas (oui oui, prononcer « Connasse » 🙂 🙂 ) : rien que pour y ça,  je suis sûr que la Lituanie vaut le coup !

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