Archive | janvier, 2011
17/01/2011

Perou: histoire de famille

Perou: histoire de famille

Il y a bientôt 2 ans, alors que j’envisageais mon tour du monde et réfléchissais aux conséquences, 3 évènements me paraissaient immanquables: les 102 ans de ma grand-mère, les traditionnelles fêtes de la madeleine avec mes amis, noël en famille. Si je devais me résigner à faire l’impasse sur les 2 premiers, je pouvais remédier au dernier en proposant des retrouvailles à ma famille à l’occasion des fêtes de noël. L’idée avait été adoptée dès le départ; j’ai donc retrouvé mes proches à Lima , capitale péruvienne, après quasi 10 mois de voyage.

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Je considère que je n’ai pas de chance de faire ce voyage car je me le suis gagné, j’ai longtemps économisé pour, j’ai tout laissé tomber pour le réaliser, je n’ai aucun bien matériel si ce n’est le contenu de mon sac à dos. A l’inverse, je réalise que j’ai énormément de chance d’avoir pu voir toute ma famille à l’autre bout du monde, ça n’est pas donné à tous, mes parents et l’une de mes sœurs arrivant de France, l’autre d’Australie ou elle travaillait.

Arrivé à Lima un jour avant tout ce beau monde, j’irai voir Paola (une amie de longue date) et sa famille qui m’inviteront à manger avant de me faire faire une petite visite de la capitale en voiture…et d’avoir un carton. Rien de bien méchant, sauf pour l’arrière de la bagnole. L’occasion également d’entrapercevoir l’incroyable niveau de corruption et d’incompétence de la police qui successivement ne s’arrêtera pas pour constater l’accident (se contentant de regarder comme de vulgaires badauds), nous accusera d’être en possession des papiers d’autrui, en l’occurrence ceux du taxi nous ayant rentré dedans et parti nous chercher un nouveau pare-choc, puis refusera de prendre notre déposition.

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Le lendemain, le moins que l’on puisse dire c’est que je suis heureux de voir ma famille. De Lima, nous ne verrons que peu de choses étant hébergés dans un quartier aisé, et pas forcément révélateur du Lima populaire. Mais c’est quand même la première fois que nous voyons le Pacifique (sauf pour Hélène) et c’est bien beau vu du haut des falaises! Rajoutez à ça une excellente gastronomie (j’insiste sur ce point!), un musée d’enfer, mélangez le tout, et vous obtenez un début de vacances familiale hors du commun!

Je suis pressé d’initier toute ma famille aux joies des longs trajets en bus, si communs en Amérique du Sud: ils sont grands, les sièges sont confortables, le service à bord est inclus, la TV quand ça marche, les toilettes (ou l’on ne peut faire que pipi, pour faire la commission lourde faut demander au chauffeur de s’arrêter 🙂 ). Nous partons donc pour 17h de bus, direction Arequipa, la ville blanche, à 2300m d‘altitude. Le but est double : visiter cette ville qui apparemment vaut le détour sans être exceptionnelle toutefois, mais également faire une halte pour éviter le mal d’altitude lors de notre prochaine étape.

Nous commencerons par  le couvent de Santa Catalina, très beau et dont l’enceinte au cœur de la ville est pour le moins imposante. Par la suite, nous flânerons un peu partout sur Aréquipa, l’atmosphère y étant vraiment apaisante, on se sent bien loin des tracas de Lima et de son ambiance de capitale. Dans toutes les rues, on peut voir ces femmes revêtues de ces beaux habits traditionnels aux couleurs vives qui caractérisent l’idée que nous nous faisons du Pérou, des étals de différentes variétés de pommes de terre que nous ne connaissons plus (n’avons jamais connu?), des gamins aux jolis visages et aux conditions de vie modestes, mais pas misérables…en apparence du moins.
Comme à chaque fin de paragraphe, et pour bien marquer les esprits, je vous répèterai que j’ai (nous avons) vraiment très très bien mangé et avons qui plus est été agréablement surpris de la qualité des vins servis.

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Pour la suite : ça se complique. Nous sommes en bus direction Puno, ville bordant le célébrissime lac Titicaca, 3800m d’altitude et prochaine étape de notre voyage. 15h de trajet, quand on aime on ne compte pas. Seulement voilà, tous autant que nous sommes, nous sommes tour à tour victimes de maux de tête et de nausées, symptômes qui ne trompent pas. Une question à laquelle je n’ai  toujours pas de réponse: si l’on ne peut pas « déposer le bilan » sans en faire la demande préalable au chauffeur, peut-on rendre tripes et boyaux sans autorisation de la dite autorité? Quoi qu’il en soit, certain des voyageurs également sujets au mal des hauteurs n’ont pas pris la peine de demander 🙂
La sorocho (mal d’altitude) vous donne l’impression que votre boite crânienne ne peut plus contenir un cerveau sans cesse grandissant, les douleurs sont difficilement soutenables. Ca n’est pas dangereux à ce stade là, juste horriblement chiant, douloureux et frustrant.
Nous perdrons une journée, à comater dans les lits de notre hôtel moisi avant que le remède local, ultra efficace, ne fasse effet.
Mon conseil pour ceux qui tenteraient la même aventure: prenez le médicament en préventif!

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Ayant une journée de moins, changement de programme: au lieu d’aller dormir chez l’habitant sur l’une des îles du lac, nous nous contenterons d’un aller/retour dans la journée sur l’île d’Uros. Il s’agit en fait d’îlots flottants artificiels, faits de hautes herbes séchées. J’aime beaucoup le principe: bien que pêcheurs à l’origine, ces ex-nomades vivent désormais du tourisme et ne dérivent plus au gré du vent sur leurs îles de paille. Toutefois, l’une des anecdotes que j’ai adoré: lors du mariage, les futurs époux unissent et attachent leurs îles pour en créer une plus grande, et si jamais il devait y avoir divorce, facile: on coupe l’île en deux avec une grande scie! C’est si simple le partage des biens ici.
La suite sur Puno, c’est visite des alentours, vraiment chouettes, je laisse les photos parler à ma place.

Troisième étape de notre voyage mais aussi la plus attendue : les incontournables Cuzco (ou nous passerons noël) et son Machu Picchu. Une fois encore, vous m’autoriserez bien un peu de vulgarité: Cuzco est blindée de touristes mais putain que cette ville est belle! Sillonner ces petites rues pavées avec pour seul guide votre envie de toutes les parcourir est un plaisir qui ne se boude pas. C’est un régal pour les pupilles, noël avant l’heure, tout ici sublime votre regard, nous sommes tous les cinq sous le charme.
Cerise sur le gâteau, pour les fêtes de noël, les populations des campagnes avoisinantes se sont données rendez-vous à Cuzco pour préparer (voire célébrer?) l’évènement. L’occasion de voir la condition modeste de ces gens, souvent miséreux pour le coup. Mon sentiment personnel est que, bien que vivant dans des conditions extrêmes, ils sont dignes et fiers: je n’ai pas souvenir d’avoir été une seule fois accosté par l’un d’entre eux avec une simple main tendue, sans chercher à vendre un petit grigri. De façon plus générale et pour ce que nous en avons vu, les péruviens ne rechignent pas à la besogne.

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Aller au Machu Picchu est relativement simple, mais ultra cher. Vous pouvez le tourner dans tous les sens pour essayer de réduire les coûts au minimum, ces salauds ont bien ficelé l’accès au paradis et vous devez à un moment ou à un autre passer à la caisse, que ce soit pour les transports, l’hébergement, la bouffe et le droit d’entrée si vous voulez en obtenir les clés. Les prix sont indécents voire prohibitifs.
Nous dormirons dans la ville d’Agua Calientes, au pied du Machu, histoire d’aborder celui-ci aux aurores; cette ville est étonnante, elle donne l’impression d’avoir poussé anarchiquement dans la jungle et l’on se sent tel un chercheur d’or venu faire fortune dans un lieu inhospitalier.

Lendemain matin, levé 4h45 dans l’espoir de faire partie des 400 premières personnes sur place, seules autorisées à escalader le Wayna Picchu (ce pic énorme que vous voyez surplomber le Machu Picchu sur les photos).
Arrivée en bus, et après quelques minutes d’escalade, c’est le frisson à la vue du lieu sacré.
Ce qui est génial au Machu, c’est que vous le découvrez dans son intégralité au détour d’un virage, alors que rien ne le laisser vraiment supposer; du coup la beauté du lieu vous assaillit d’un coup d’un seul.
J’éviterai l’emploi de superlatifs tant pour le Macchu que pour le Wayna Picchu, mais le cœur y est. Le lieu est tout simplement inoubliable et magique, dans un cadre enchanteur et le moment est encore plus marquant lorsque l’on y arrive avec sa famille après 10 mois de trip en solo.
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Nous serons bien dans les 400 et pourrons gravir le Wayna Picchu, pour pouvoir contempler de haut, de très haut le Saint Graal et ses vallées mythiques. Pour cette montée hors du commun, comptez une bonne heure pour les plus sportifs d’entre vous, l’escalade n’étant pas toujours facile facile. Mais le jeu en vaut la chandelle, surtout lorsque l’on peut déguster un petit foie gras au sommet que sa maman avait pris soin de porter dans sa besace pour l’occasion….miam 🙂

Le retour sur Lima sera plus court car en avion et nous y passerons une seule journée avant que chacun ne rentre au bercail ou ne reparte pour de nouveaux horizons. Cette fois-ci, il a été plutôt facile de dire au revoir, le retour en France étant (malheureusement) prévu pour dans moins de 3 mois, ce qui ne nécessite pas à mon sens d’interminables embrassades :). Le Pérou aura été une étape importante de mon voyage à bien des niveaux, tout d’abord familial, car cela faisait bien des années que l’on ne s’était pas retrouvés tous les cinq en vacances, et puis également parce que c’est ici que s’arrête mon voyage en solitaire, Hélène, ma sœur, m’accompagnant pour la fin de mon aventure en solo. J’en suis heureux…mais un peu nostalgique.

Une fois n’est pas coutume et avant de refermer ce chapitre: un état d’âme, ou plutôt un constat; depuis le Pérou, je recommence tout doucement à remettre les pieds sur terre (même si je ne me suis jamais envolé bien haut!) et à songer souvent à ce que va devenir ma vie dans quelques mois. Je ne suis pas sur d’aimer le résultat et je commence à mesurer à quel point le retour va être difficile. En fait, si je n’ai pas eu peur une seule seconde de tout lâcher pour partir, je crois bien que j’ai un peu peur de revenir pour tout reprendre…

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07/01/2011

Paraguay: en deux mots

Paraguay: en deux mots

Cet article sur le Paraguay sera vraiment court, non que le pays soit inintéressant, loin s’en faut, mais surtout parce que cette étape de mon parcours avait un but plus personnel qu’habituellement, ce qui de fait n’a pas grand chose à faire sur ce blog relatif au Voyage 🙂

En effet, je ne découvre pas vraiment le Paraguay, j’y avais déjà mis les pieds l’année dernière en solo et y avait notamment rencontré ma petite amie :). Le Paraguay était donc une étape aussi incontournable qu’attendue après quelques mois de vadrouille.

Voir toutes les photos du Paraguay (y’en a que 4 cette fois-ci ! 🙂 )

Le temps de deux semaines environ, j’ai donc mis entre parenthèses ma découverte de nouveaux horizons.

Ma connaissance du pays se limite essentiellement à Asunción, la capitale. Ce pays souffre d’un manque de notoriété flagrante et ne fait de toute façon pas partie des destinations à la mode. Une preuve parmi tant d’autres:  le Guide du Routard que l’on pourrait élever au rang d’Institution Nationale n’existe même pas pour le Paraguay.

Avant de refermer cette brève page, je ne peux m’empêcher de vous décrire, vu de mon perron, le Paraguay actuel: la violence est au moins aussi omniprésente que la corruption (police en tête), les gens ont tous peur les uns des autres, la méfiance est de mise à toute heure du jour et de la nuit. Charmant, non? On comprendra donc aisément le manque de touristes.

Chaque fois que vous demandez une carte des environs, on prend toujours bien soin de vous rayer une zone nommée « Chacarita » et l’on vous explique expressément qu’il ne faut pas y mettre le moindre orteil, sous peine de vous le faire couper et/ou de vous faire dépouiller.
Asunción est somme toute une petite capitale, son centre est charmant…de jour. La nuit, ceux que l’on appelle joliment les « piranhas » s’y baladent parfois et à en croire les locaux, il vaut mieux les éviter. Il s’agit de groupes d’enfants, chacun âgés d’une dizaine d’années et qui vous bastonnent avant de s’enfuir en tout sens. Rapides et efficaces, ils sont mineurs et ne risquent pas grand-chose. Heureusement pour nous, partout ou presque, des compagnies de sécurité privées sèment des plantons armés des fusils à pompe et autres joujoux du genre…

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Mais le Paraguay ça n’est pas que ça, c’est aussi l’authenticité, non pas au niveau textile ou tout n’est que contrefaçon, mais au niveau humain. Car ici voyez vous, il existe deux langues officielles: l’espagnol et le guarani, langue indigène encore parlée par la plupart des gens, qu’ils soient descendants des espagnols ou des peuplades locales.
Il y a une vingtaine d’année, le régime dictatorial de l’époque avait interdit l’apprentissage et l’utilisation du guarani. Visiblement raté et c’est tant mieux, car ça sonne joliment!

L’intérieur du pays est difficile d’accès et réservé à de vrais baroudeurs ou de vrais curieux, pas de sentiers tout faits, pas d‘industrie touristique. C’est un pays encore à découvrir, la preuve en est ces indiens qui il y a un an, étaient sortis des bois pour attaquer un engin mécanique débardant leur forêt; l’attaque avait comme il se doit eu lieu … à l’arc et aux lances.

Allez, je clos ici ce chapitre et vous donne rendez-vous très très vite pour un noël au Pérou!

Voir toutes les photos du Paraguay (y’en a que 4 cette fois-ci ! 🙂 )