Chine: récit d’un bref séjour
Tout tour du monde qui se respecte passe forcément par la Chine, le mien n’a pas fait exception à la règle. Toutefois, dire que je connais maintenant la Chine serait à la fois une aberration et un mensonge: il ne serait pas trop d’une vie pour visiter ce pays sans fin et que je n’ai fait que parcourir avec mes amis l’espace de deux semaines à peine.
Jusqu’à présent, je ne connaissais de la Chine que le 13e arrondissement de Paris, les baguettes pour boulotter des nems vietnamiens, les clichés habituels: c’est sale, les chinois crachent partout, ils mangent du chien et des insectes. Au passage, tout est vrai là dedans.
Récit concis de mon séjour chinois en compagnie de mes amis Thomas et Sylvia retrouvés à Beijing.
BEIJING (Pékin)
J’aime pas.
J’aurais pu y mettre la forme et écrire « je n’ai pas vraiment apprécié » suivi d’une synthèse/ antithèse/ conclusion, j’aurais pu prendre des baguettes (ah ah) pour vous dire que cette ville ne m’avait pas particulièrement intéressée, mais non. Je privilégie le fond à la forme.
Donc Beijing: ça pue, c’est sale, internet est censuré (dont mon blog), ça sent l’arnaque à tous les coins de rue et ça n’est pas particulièrement beau.
Nous avons bien évidemment visité les places dignes d’intérêt telles que la place Tiananmen ou encore la Cité Interdite et il est vrai que c’est joli, mais ça ne casse pas trois pattes à un canard laqué.
Je rajoute à ça que la population locale ne m’a pas paru particulièrement sympathique, habituée à la foule des touristes.
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Toutefois, voici ce que j’ai gardé dans mon sac d’anecdotes, coup de cœurs :
– Les Hutongs: ces vieux quartiers chinois, avec de petites maisons collées les unes aux autres, partageant des WC publics et ou vivent une foule de personnes modestes. Ici il y a de l’ambiance, ça vie, on s’y sent bien. Dommage que tout Beijing ne soit pas/plus comme ça.
– Les raclements de gorge profonds des chinois, longs et sonores…tout ça pour un petit crachat, ridiculement accroché à un filet de salive qui terminera à 2cm de la chaussure dans le meilleur des cas.
– Les cacas d’enfants dans les rues. Si si ! Ici il n’est pas rare de voir un enfant déposer le bilan au beau milieu d’une ruelle. Les enfants chinois (et uniquement les enfants) ont une large fente à l’arrière de leur pantalon (pantalon j’ai dit!), leur permettant de s’accroupir sans plus de formalités pour la besogne. C’est très drôle à voir, même si ça surprend un peu 🙂
– Dans l’une des principales rue touristique de Beijing, on peut voir des scorpions, des insectes prêts pour la grillade. Ce qui m’a beaucoup amusé, c’est de voir que seuls les touristes, à grands renforts de grimaces, essayaient d’en manger; surement pour pouvoir raconter ça de lors d’une soirée mondaine de retour au pays. Parce que les chinois, eux, ils sont pas fous: cette bouffe là, ils n’y touchent pas, trop heureux de laisser ce plaisir aux touristes! Je parle de Beijing uniquement dans ce paragraphe.
– La Muraille de Chine: c’est quand même assez impressionnant. Par chance, aucun touriste sur la partie du mur que nous avons visité. Dire qu’on la voit depuis la lune, avec ses 6700 kms me parait incroyable.
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TAI’AN (et son mont Taishan)
J’ai adoré, c’est mon étape préférée en Chine. Le jour et la nuit avec Beijing.
Direction le sud, nous avons rejoint cette petite ville après 10h de bus, dans lequel les chinois fumaient, crachaient (gaffe à pas glisser sur les crachats en sortant). Au passage: ce salaud de chauffeur pour éviter un détour nous largue sur l’autoroute (pas à côté, SUR l’autoroute). Sympa, j’avais jamais passé un péage à pied.
Cette ville n’est pas dans les guides touristiques, du moins pas dans tous. Il n’y a donc pas d’étrangers ici. Et la conséquence est à la fois surprenante et géniale: les gens à Tai’an nous dévisageaient, s’arrêtaient, se retournaient, se hélaient les uns les autres pour nous montrer du doigt et surtout…nous prenaient en photos, de façon plus ou moins discrète. Mais ce qui est le plus important, c’est que cela était toujours accompagné d’un sourire (souvent gêné), voire pour les plus hardis d’entre eux d’un «hello», seul mot anglais de leur connaissance.
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J’ai beaucoup aimé cette sensation: non pas celle de se sentir admiré même si il est vrai que ça flatte l’égo, mais celle de se sentir comme un martien. Eux, les seuls blancs qu’ils voient habituellement c’est sur les affiches publicitaires.
Cette petite bourgade de 600 000 habitants (ben oui, pour la Chine c’est petit) était bourrée de charme.
Tai’an est bordée par le mont Taishan, montagne dont l’on peut atteindre le sommet après avoir escaladé ses 6666 marches. Ce chemin est un lieu de pèlerinage bouddhiste, on peut y voir une multitude de temples lors de l’ascension.
L’ascension justement, parlons-en : le but est de faire la montée de nuit afin d’atteindre le sommet avant les 5h du matin pour contempler les premières lueurs de l’aube et le lever du soleil. C’est-ce que nous avons fait en débutant notre ascension un peu avant 1h du matin.
Au passage, nous avons croisé plusieurs milliers de chinois, dont peu me semble t’il sont arrivés au bout. C’est plutôt sportif et pas à la portée de tous.
Mais le jeu en vaut la chandelle, je vous assure qu’une fois arrivé en haut, le moment est magique, l’instant est magnifique même si éphémère. J’en ai la chaire de poule rien que d’y repenser.
Une fois en haut, nos amis chinois nous prennent au moins autant en photo que le lever du soleil et nous demandent de poser avec eux. C’est dingue.
Me connaissant par cœur, Thomas, en excellent ami qu’il est, savait qu’après 6 mois de sevrage j’étais en manque de bouffe bien du pays. Nous avons donc fait l’ascension en compagnie d’un saucisson et d’un foie gras, tous deux dégustés au sommet. Un très beau moment de vie …
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SHANGHAI
Rien à voir avec Tai’an vous vous en doutez. Je ne vous présente pas cette ville, vitrine avouée de la Chine, ville moderne connue de part le monde.
Aussi grande soit-elle, j’ai aimé son ambiance. C’est clean, presque trop, mais c’est harmonieux et serein.
Shanghai aura été pour moi l’occasion de rencontrer un couchsurfer chinois, vivant à Paris mais revenu dans sa ville natale pour ses congés. Mec intéressant et sympa, avec qui j’ai passé toute une soirée de balade et de bières. A noter qu’en Chine il n’y a pas vraiment de bars, ça n’est pas dans la culture. Ici c’est plutôt Karaoké… :/
Mais Shanghai c’est également en cette année 2010 la ville hôte de l’Exposition Universelle. Je ne pouvais pas manquer cet évènement de revoir une synthèse, entre 4 murs, de ces pays que j’ai déjà découverts et de ceux que je vais découvrir.
L’organisation est superbe, de jeunes chinois en T-shirt vert, parlant anglais, sont présents partout, à tel point qu’il faut vraiment faire un effort pour se perdre. Le pavillon de la France est aussi beau à l’extérieur qu’inintéressant à l’intérieur. Il se veut luxueux et romantique, je le trouve pitoyable et ridicule. Et je ne suis pas le seul de cet avis! M’enfin, parait que les chinois aiment… bref je suis content de ne pas avoir fait 2h de queue pour voir ça, la simple présentation de son passeport français vous ouvrant la voie VIP et l’accès immédiat. Mon inséparable polo bleu et blanc sur mes épaules ce jour là, dans ce stand consacré à la France m’a par contre valu quelques flashs dans la figure.
Concernant les autres pavillons: on alterne entre le bon et le moins bon, entre l’intéressant et le futile, mais en moyenne c’est assez sympa.
Mention spéciale au pavillon Moldave ou nous avons passé 1h avec Thomas, à discuter avec les hôtesses. Pourquoi ? Simple: le garde à l’entrée ferme la porte (trop de gens dedans), puis voit 2 moldaves dans la file d’attente (ben oui, Thomas et moi, on ressemble à des moldaves pour lui), je joue le jeu pour gruger les mecs devant et lui dit bonjour en russe. Erreur, c’était un piège !!! A l’intérieur se préparait un spectacle de danse folklorique auquel les hôtesses me convient sans me demander mon avis, pendant que ce lâche de Thomas filme la scène. Bref, ça fait longtemps que je n’avais pas fait quelques pas de danse moldave en claquettes et en short, voilà, c’est fait. Les chinois sont contents, c’est le principal.
Après cette « performance » , nous discuterons avec les hôtesses, super sympas. J’accuse au passage mon interlocutrice de m’avoir fait danser en lui disant que même si j’avais pu bluffer le garde chinois à l’entrée, elle, elle savait pertinemment que je n’étais pas moldave. Mais la situation l’avait amusée…que dire ! Tout le monde est content donc bon 🙂
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GUILIN- YANSHUO
Nous y arrivons par avion. Petite ville hautement touristique mais sympa. Ici tous les jeunes parlent anglais et/ou prennent des cours.
Justement, sur les conseils de Kamel, un ami commun à Thomas et moi, nous avons fait un deal via couchsurfing: une école de langue anglaise, nous propose de nous héberger/nourrir contre quelques heures de cours d’anglais à des étudiants. Nous adorons l’idée, l’occasion rêvée de rencontrer des locaux. C’est parti !! Je choisi un groupe de niveau intermédiaire histoire d’être sûr que le niveau des élèves ne soit pas supérieur au mien. Le sujet est libre ou presque: il est interdit de parler de politique et de religion. Moi qui voulais aborder la question du Tibet….zut :). L’expérience est vraiment sympa, les élèves souriants et intéressants, avec un vrai dialogue. J’aurais bien voulu renouveler l’expérience, mais pas de cours le week-end.
Ce week-end là justement, nous ferons en compagnie d’un guide local, une promenade en vélo de 5h dans la campagne avoisinante, au milieu des rizières. Plutôt tranquille, les alentours sont vraiment beaux dans cette campagne profonde. Les gens sont visiblement modestes, voire pauvre. Cette promenade est l’occasion de discuter avec notre guide, loin du brouhaha de la ville. Il est sympa, plutôt ouvert, l’occasion d’aborder avec lui des sujets « sensibles » tels que la politique.
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Le lendemain, 1h de bus pour rejoindre un tronçon de rivière connu pour la beauté de ses rives. L’objectif est de le remonter en « bateau-bambous » afin d’aller attraper à quelques heures de là un bus puis un train direction Hong Kong.
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HONG KONG
Notre dernière étape chinoise, mais pas la meilleure. Hong Kong, rendue à la Chine en 1997 par les anglais (je ne sais pas pourquoi mais je me souviens encore de la cérémonie vue au JT de 13H à Sainte-Foy!) garde des restes de son passé anglophone. Ici on conduit toujours à gauche, c’est très cosmopolite, tout clignote partout, des pakistanais vous proposent de vraies fausses Rolex toutes les 20 secondes environ.
Outre la chaleur pesante et l’humidité environnante, nous avons eu le malheur de tomber dans une auberge de jeunesse que je qualifierai de…moisie: crade, moustiques omniprésents, chambre odorante, insalubre…bref, un plaisir !
Hong Kong est à mon avis une ville qu’il n’est pas indispensable de visiter en Chine, surtout en comparaison de Shanghai, bien plus sympa dans le même style. Un gros avantage toutefois : pas besoin de visa pour y aller!
Premier et dernier aveu pour conclure : même si je continue à préférer voyager seul, ça m’a quand même bien ennuyé de me séparer de Thomas et Sylvia à Hong Kong 🙂
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PS: certaines des photos sont copyright Thomas G ! 🙂