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20/09/2010

Japon: passion sumos !

Japon: passion sumos !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça n’est pas l’envie qui me manquait de découvrir le Pays du Soleil Levant. Seulement pour trouver des prix convenables depuis le vieux continent, il faut justement se lever tôt, très tôt. Le Japon n’était donc pas au parcours de mon tour du monde, pour des raisons budgétaires.

Par conséquent, à Hong Kong, mon choix était le suivant: continuer vers le sud de l’Asie, ou remonter direction le Japon sachant que le vol A/R vaut un peu moins de 400€.  Me disant que l’occasion ne se représenterait pas de si peu, je craque, j’achète les billets 2 jours avant et je jubile à l’idée d’aller au pays de toutes ces choses que j’adore et/ou qui m‘intriguent: les sushis, les mangas, le kirin, les sumos, le métro en heure de pointe et bien sûr les chiottes high tech.

Je décide de ne passer que 7 jours au Japon, histoire de ne pas exploser mon budget. C’est court et largement insuffisant pour pouvoir sortir des sentiers battus et parcourir la campagne japonaise ou les villes de taille moyenne. Je me résous donc à me concentrer sur Tokyo et Kyoto.

Voir toutes les photos du Japon


Au Japon: impossible de faire du couchsurfing, cela ne semble pas vraiment dans les mœurs, je me rabats vers les auberges de jeunesse. Le lendemain de mon arrivée nocturne, Lucy sino-américaine également arrivée la veille me propose via CS de se rencontrer et de visiter ensemble, ce que nous ferons.

Nous passons la première journée à nous promener au hasard des rues, là ou nous mènent nos envies, enthousiasmés à l’idée de nous perdre dans cette jungle urbaine. Tokyo me permet de me forger ma première opinion: ce qui est extraordinaire ici et au Japon de façon plus générale, c’est que quel que soit le lieu ou se pose votre regard, il y a toujours un détail qui vous attire, vous surprend, vous amuse. Au choix.
Tout ici est différent de ce que j’ai connu, vu et visité jusqu‘à présent;  il me semble que les japonais ont réussi mieux que personne à concilier modernité et traditions. La vie est certes ultra moderne, tout étant fait pour faciliter le quotidien, mais à côté de ça, la ville est parsemée de petites baraques au charme fou, dans des ruelles non moins jolies. Ces habitations, même si elles ne sont pas toujours aussi anciennes qu’il y parait sont charmantes, propres, avec de belles portes en bois coulissantes en guise de porte d’entrée, de la verdure.

Nous vaguons de temples en temples, d’artères bondées en ruelles désertes, en passant par quelques jardins finement travaillés. Souvent, je m’arrête pour dévisager ces jeunes au style déluré: j’adore. Pas mal d’adolescents ici ont un look que je serais bien en peine de vous décrire avec quelques mots, un look similaire à ceux des personnages de mangas (= dessin animé typique japonais). Les filles déambulent avec leurs ombrelles, essayant de préserver leur peau blanche symbole de beauté, et se maquillent comme des voitures volées, se fardant outrageusement les yeux à grands coups de crayon noir, surmontés de faux cils.

Le lendemain matin, levé 6h du mat pour visiter le plus grand marché de poisson du monde. C’est tout simplement génial, énorme !! Ca se bouscule pour acheter les meilleures pièces au prix fort, ça découpe d’énormes poissons à la scie sauteuse, ça crie, ça pue la mer. Mais ça « pue bon » si je puis dire. Je crois bien avoir gardé le sourire de 6h à 9h du mat devant tant de couleurs, au milieu de cette ambiance étrange, d’autant plus que c’était l’occasion ou jamais d’aller manger les sushis les plus frais du monde, en bordure du marché, autrement dire au meilleur endroit! Alors certes c’est pas donné, mais le Chef fait ça devant vous, avec des poissons tout juste sortir de l’eau et ça, ça n’a pas de prix. Même à 8h du mat, c’est dé-li-cieux.
Voir toutes les photos du Japon

Tiens, tout ça me ferait presque oublier que c’est mon anniversaire! Un anniv au Japon (classe !), 31 ans (moins classe)! Lucy avec qui l’entente est parfaite est hébergée par un ami, américain lui aussi, mais vivant au Japon depuis 2 ans. Tous ensemble, nous rejoignons un groupe de potes à eux et c’est parti pour une nuit de folie. L’occasion de vérifier que les japonais ne tiennent pas l’alcool: ayant eu le choix de la boisson, j’ai tout naturellement choisi la vodka sachant que mon entrainement intensif en « Europe de l’Est » ne pouvait m’être que bienfaiteur. Bien m’en a pris, j’avais raison. Retour au bercail à 8h du mat, l’heure du « check out », changement d’auberge et hop, c‘est reparti pour visiter, 48h sans dormir ou presque. C’est plus de mon âge ces conneries d’ado.

I had a dream: je ne l’avais pas mis sur ma liste de vie, estimant l’occasion peu probable, et bien j’aurais dû car j’y suis allé !! Allé ou ? voir de gros nounours se tamponner la face sur un tapis, en d’autres termes aller voir un tournoi de sumos. C’est 3 fois par an seulement, pour 15 jours et ça tombe bien, c’est maintenant !! Je n’ai pas de billets, mais vu que je suis habitué à me lever à 6h du mat, c’est parti pour la file d’attente, toujours avec Lucy. Quelques crises de rire en voyant des sumos apprentis poids plumes (si si, ça existe), des mecs taillés comme des arbalètes aller au carton pour affronter des adversaires avoisinant le quintal! Folklo. Et le pire, c’est que le poids plume gagne parfois, y’a de l’espoir pour moi, je songe à ma reconversion.
Tout est très codé dans ce sport, beaucoup de traditions, de respect, d’adulation aussi. Les meilleurs sumos possèdent des serviteurs pour trimballer leurs affaires, sont criblés de flashs par une foule dont je suis partie intégrante. Les seconds gras doubles, moins connus, arrivent seuls à pied ou en métro, transportant leur baluchon et toujours habillés en costume traditionnel. Je n’ai pas osé demander à prendre une photo avec eux, mais ils se prêtent volontiers au jeu. Bref, expérience géniale, que je renouvellerai, c’est une promesse que je me suis fait à moi-même.

C’est pas tout ça, mais je suis à Tokyo depuis 4 jours, le soir même direction Kyoto, petite bourgade provinciale de 23 millions d’habitants. Histoire d’entrapercevoir cette mentalité japonaise dont nous sommes si éloignés l’espace d’un instant, nous décidons de passer la nuit dans un Ryokan, maison traditionnelle japonaise. C’est terrible…vraiment. Quand j’achèterai une maison (on peut rêver), ça sera une maison landaise ou une maison à la japonaise! 🙂
On laisse ses chaussures dans un sas d’entrée ou des chaussons vous attendent, le jardin autour est absolument superbe, tout est d’une propreté impeccable, un bain chaud vous attend en permanence. Les portes en bois coulissent avec grâce, le sol de la chambre est fait de bambou, ça sent bon la nature et la simplicité. Les lits sont rangés dans une armoire en bois encastrée dans le mur (gain de place) et sont faits tous les soirs, à même le sol. Et pourtant, quel confort…j’en suis épaté, vraiment. Dans ma maison landaise ou japonaise, j’aurais un lit comme ça.

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Nous nous promènerons à Kyoto en vélo le premier jour, pour visiter des temples, tous aussi beaux les uns que les autres. Cette ville immense se prête au vélo.
Pour être tout à fait honnête, je cherche mes mots en écrivant cet article, je n’arrive pas à faire passer le message de cette sérénité ressentie au Japon, je ne sais comment vous l’expliquer. Tout ici est fait pour promouvoir cet individualisme que je gerbe et pourtant, les gens sont absolument gentils (hypocrites? je ne le pense pas) et prêt à vous aider, peut être plus qu’ailleurs, si vous le demandez.
Cela fait plusieurs jours que je cogite à la question, je ne comprends toujours pas comment autant d’individus qui ne se prêtent aucune attention les uns les autres, peuvent se témoigner autant de respect. C’est totalement contradictoire, mais ça marche, bien mieux que chez nous.
Une criminalité ridicule au Japon, les portes ne sont pas toujours fermées à double tour la nuit, les vélos pas attachés. De tous mes voyages, c’est le premier pays ou je ne vois aucune mendicité. Et je dis bien : aucune. Des SDF il y en a, mais ils ne mendient pas, l’Etat les prenant en charge pour le minimum vital, soins, nourriture. Impressionnant quand même pour peu que l’on se donne la peine de comprendre les rouages de cette société.

Revenons à Kyoto: nous enchainons les temples, nous nous perdons beaucoup (les métros appartiennent à différentes compagnies privées, pas reliées entre elles, donc pas facile de s’y retrouver). Nous passerons une journée dans les rues principales, à flâner, puis la nuit partirons sans succès à la recherche des Geishas.
L’occasion de redire que si le Japon est un pays traditionnel, le prostitution l’est tout autant: il n’est pas rare le soir de voir des groupes de costards-cravates, qui, après le travail, font un détour pour se mettre minable dans bar et finir dans les bras d’une fille (ou d’un garçon) de joie, philippin(e) bien souvent. La société japonaise change, mais le sexe est toujours tabou: pas avant le mariage. Les « love hôtels », chambres louées à l’heure, poussent donc comme des champignons et semblent être un business florissant.

Je reviendrai au Japon, j’en ai la certitude. Je n’avais jamais quitté un pays aussi frustré d’avoir vu si peu. Je n’ai vu que 2 grosses villes, qui m’ont plu! Alors j’imagine la campagne….il faudra bien que j’aille voir. A rajouter sur ma liste de vie.
Pour conclure, je ne pourrais pas passer ma vie au Japon, la mentalité étant rigide et trop éloignée de la notre. Je suis probablement plus proche d’un papou que d’un japonais. Ceci étant, les japonais sont tellement serviables et avenants que si l‘occasion se présentait d‘y passer quelques mois, je n‘hésiterais pas une seconde.
Pour tout vous dire, je me suis surpris après quelques jours seulement, à hocher la tête à la japonaise, comme un dingue au risque de me la dévisser, afin de témoigner du respect ou tout simplement de dire merci.

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça n’est pas l’envie qui me manquait de découvrir le Pays du Soleil Levant. Seulement pour trouver des prix convenables depuis le vieux continent, il faut justement se lever tôt, très tôt. Le Japon n’était donc pas au parcours de mon tour du monde, pour des raisons budgétaires.

Par conséquent, à Hong Kong, mon choix était le suivant: continuer vers le sud de l’Asie, ou remonter direction le Japon sachant que le vol A/R vaut un peu moins de 400€.  Me disant que l’occasion ne se représenterait pas de si peu, je craque, j’achète les billets 2 jours avant et je jubile à l’idée d’aller au pays de toutes ces choses que j’adore et/ou qui m‘intriguent: les sushis, les mangas, le kirin, les sumos, le métro en heure de pointe et bien sûr les chiottes high tech.

Je décide de ne passer que 7 jours au Japon, histoire de ne pas exploser mon budget. C’est court et largement insuffisant pour pouvoir sortir des sentiers battus et parcourir la campagne japonaise ou les villes de taille moyenne. Je me résous donc à me concentrer sur Tokyo et Kyoto.

Au Japon: impossible de faire du couchsurfing, cela ne semble pas vraiment dans les mœurs, je me rabats vers les auberges de jeunesse. Le lendemain de mon arrivée nocturne, Lucy sino-américaine également arrivée la veille me propose via CS de se rencontrer et de visiter ensemble, ce que nous ferons.

Nous passons la première journée à nous promener au hasard des rues, là ou nous mènent nos envies, enthousiasmés à l’idée de nous perdre dans cette jungle urbaine. Tokyo me permet de me forger ma première opinion: ce qui est extraordinaire ici et au Japon de façon plus générale, c’est que quel que soit le lieu ou se pose votre regard, il y a toujours un détail qui vous attire, vous surprend, vous amuse. Au choix.
Tout ici est différent de ce que j’ai connu, vu et visité jusqu‘à présent; il me semble que les japonais ont réussi mieux que personne à concilier modernité et traditions. La vie est certes ultra moderne, tout étant fait pour faciliter le quotidien, mais à côté de ça, la ville est parsemée de petites baraques au charme fou, dans des ruelles non moins jolies. Ces habitations, même si elles ne sont pas toujours aussi anciennes qu’il y parait sont charmantes, propres, avec de belles portes en bois coulissantes en guise de porte d’entrée, de la verdure.

Nous vaguons de temples en temples, d’artères bondées en ruelles désertes, en passant par quelques jardins finement travaillés. Souvent, je m’arrête pour dévisager ces jeunes au style déluré: j’adore. Pas mal d’adolescents ici ont un look que je serais bien en peine de vous décrire avec quelques mots, un look similaire à ceux des personnages de mangas (= dessin animé typique japonais). Les filles déambulent avec leurs ombrelles, essayant de préserver leur peau blanche symbole de beauté, et se maquillent comme des voitures volées, se fardant outrageusement les yeux à grands coups de crayon noir, surmontés de faux cils.

Le lendemain matin, levé 6h du mat pour visiter le plus grand marché de poisson du monde. C’est tout simplement génial, énorme !! Ca se bouscule pour acheter les meilleures pièces au prix fort, ça découpe d’énormes poissons à la scie sauteuse, ça crie, ça pue la mer. Mais ça « pue bon » si je puis dire. Je crois bien avoir gardé le sourire de 6h à 9h du mat devant tant de couleurs, au milieu de cette ambiance étrange, d’autant plus que c’était l’occasion ou jamais d’aller manger les sushis les plus frais du monde, en bordure du marché, autrement dire au meilleur endroit! Alors certes c’est pas donné, mais le Chef fait ça devant vous, avec des poissons tout juste sortir de l’eau et ça, ça n’a pas de prix. Même à 8h du mat, c’est dé-li-cieux.

Tiens, tout ça me ferait presque oublier que c’est mon anniversaire! Un anniv au Japon (classe !), 31 ans (moins classe)! Lucy avec qui l’entente est parfaite est hébergée par un ami, américain lui aussi, mais vivant au Japon depuis 2 ans. Tous ensemble, nous rejoignons un groupe de potes à eux et c’est parti pour une nuit de folie. L’occasion de vérifier que les japonais ne tiennent pas l’alcool: ayant eu le choix de la boisson, j’ai tout naturellement choisi la vodka sachant que mon entrainement intensif en « Europe de l’Est » ne pouvait m’être que bienfaiteur. Bien m’en a pris, j’avais raison. Retour au bercail à 8h du mat, l’heure du « check out », changement d’auberge et hop, c‘est reparti pour visiter, 48h sans dormir ou presque. C’est plus de mon âge ces conneries d’ado.

I had a dream: je ne l’avais pas mis sur ma liste de vie, estimant l’occasion peu probable, et bien j’aurais dû car j’y suis allé !! Allé ou ? voir de gros nounours se tamponner la face sur un tapis, en d’autres termes aller voir un tournoi de sumos. C’est 3 fois par an seulement, pour 15 jours et ça tombe bien, c’est maintenant !! Je n’ai pas de billets, mais vu que je suis habitué à me lever à 6h du mat, c’est parti pour la file d’attente, toujours avec Lucy. Quelques crises de rire en voyant des sumos apprentis poids plumes (si si, ça existe), des mecs taillés comme des arbalètes aller au carton pour affronter des adversaires avoisinant le quintal! Folklo. Et le pire, c’est que le poids plume gagne parfois, y’a de l’espoir pour moi, je songe à ma reconversion.
Tout est très codé dans ce sport, beaucoup de traditions, de respect, d’adulation aussi. Les meilleurs sumos possèdent des serviteurs pour trimballer leurs affaires, sont criblés de flashs par une foule dont je suis partie intégrante. Les seconds gras doubles, moins connus, arrivent seuls à pied ou en métro, transportant leur baluchon et toujours habillés en costume traditionnel. Je n’ai pas osé demander à prendre une photo avec eux, mais ils se prêtent volontiers au jeu. Bref, expérience géniale, que je renouvellerai, c’est une promesse que je me suis fait à moi-même.

C’est pas tout ça, mais je suis à Tokyo depuis 4 jours, le soir même direction Kyoto, petite bourgade provinciale de 23 millions d’habitants. Histoire d’entrapercevoir cette mentalité japonaise dont nous sommes si éloignés l’espace d’un instant, nous décidons de passer la nuit dans un Ryokan, maison traditionnelle japonaise. C’est terrible…vraiment. Quand j’achèterai une maison (on peut rêver), ça sera une maison landaise ou une maison à la japonaise! J
On laisse ses chaussures dans un sas d’entrée ou des chaussons vous attendent, le jardin autour est absolument superbe, tout est d’une propreté impeccable, un bain chaud vous attend en permanence. Les portes en bois coulissent avec grâce, le sol de la chambre est fait de bambou, ça sent bon la nature et la simplicité. Les lits sont rangés dans une armoire en bois encastrée dans le mur (gain de place) et sont faits tous les soirs, à même le sol. Et pourtant, quel confort…j’en suis épaté, vraiment. Dans ma maison landaise ou japonaise, j’aurais un lit comme ça.

Nous nous promènerons à Kyoto en vélo le premier jour, pour visiter des temples, tous aussi beaux les uns que les autres. Cette ville immense se prête au vélo.
Pour être tout à fait honnête, je cherche mes mots en écrivant cet article, je n’arrive pas à faire passer le message de cette sérénité ressentie au Japon, je ne sais comment vous l’expliquer. Tout ici est fait pour promouvoir cet individualisme que je gerbe et pourtant, les gens sont absolument gentils (hypocrites? je ne le pense pas) et prêt à vous aider, peut être plus qu’ailleurs, si vous le demandez.
Cela fait plusieurs jours que je cogite à la question, je ne comprends toujours pas comment autant d’individus qui ne se prêtent aucune attention les uns les autres, peuvent se témoigner autant de respect. C’est totalement contradictoire, mais ça marche, bien mieux que chez nous.
Une criminalité ridicule au Japon, les portes ne sont pas toujours fermées à double tour la nuit, les vélos pas attachés. De tous mes voyages, c’est le premier pays ou je ne vois aucune mendicité. Et je dis bien : aucune. Des SDF il y en a, mais ils ne mendient pas, l’Etat les prenant en charge pour le minimum vital, soins, nourriture. Impressionnant quand même pour peu que l’on se donne la peine de comprendre les rouages de cette société.

Revenons à Kyoto: nous enchainons les temples, nous nous perdons beaucoup (les métros appartiennent à différentes compagnies privées, pas reliées entre elles, donc pas facile de s’y retrouver). Nous passerons une journée dans les rues principales, à flâner, puis la nuit partirons sans succès à la recherche des Geishas.
L’occasion de redire que si le Japon est un pays traditionnel, le prostitution l’est tout autant: il n’est pas rare le soir de voir des groupes de costards-cravates, qui, après le travail, font un détour pour se mettre minable dans bar et finir dans les bras d’une fille (ou d’un garçon) de joie, philippin(e) bien souvent. La société japonaise change, mais le sexe est toujours tabou: pas avant le mariage. Les « love hôtels », chambres louées à l’heure, poussent donc comme des champignons et semblent être un business florissant.

Je reviendrai au Japon, j’en ai la certitude. Je n’avais jamais quitté un pays aussi frustré d’avoir vu si peu. Je n’ai vu que 2 grosses villes, qui m’ont plu! Alors j’imagine la campagne….il faudra bien que j’aille voir. A rajouter sur ma liste de vie.
Pour conclure, je ne pourrais pas passer ma vie au Japon, la mentalité étant rigide et trop éloignée de la notre. Je suis probablement plus proche d’un papou que d’un japonais. Ceci étant, les japonais sont tellement serviables et avenants que si l‘occasion se présentait d‘y passer quelques mois, je n‘hésiterais pas une seconde.
Pour tout vous dire, je me suis surpris après quelques jours seulement, à hocher la tête à la japonaise, comme un dingue au risque de me la dévisser, afin de témoigner du respect ou tout simplement de dire merci.

08/09/2010

Chine: récit d’un bref séjour

Chine: récit d’un bref séjour

Tout tour du monde qui se respecte passe forcément par la Chine, le mien n’a pas fait exception à la règle. Toutefois, dire que je connais maintenant la Chine serait à la fois une aberration et un mensonge: il ne serait pas trop d’une vie pour visiter ce pays sans fin et que je n’ai fait que parcourir avec mes amis l’espace de deux semaines à peine.

Jusqu’à présent, je ne connaissais de la Chine que le 13e arrondissement de Paris, les baguettes pour boulotter des nems vietnamiens, les clichés habituels: c’est sale, les chinois crachent partout, ils mangent du chien et des insectes. Au passage, tout est vrai là dedans.
Récit concis de mon séjour chinois en compagnie de mes amis Thomas et Sylvia retrouvés à Beijing.

BEIJING (Pékin)
J’aime pas.
J’aurais pu y mettre la forme et écrire « je n’ai pas vraiment apprécié » suivi d’une synthèse/ antithèse/ conclusion, j’aurais pu prendre des baguettes (ah ah) pour vous dire que cette ville ne m’avait pas particulièrement intéressée, mais non. Je privilégie le fond à la forme.

Donc Beijing: ça pue, c’est sale, internet est censuré (dont mon blog), ça sent l’arnaque à tous les coins de rue et ça n’est pas particulièrement beau.
Nous avons bien évidemment visité les places dignes d’intérêt telles que la place Tiananmen ou encore la Cité Interdite et il est vrai que c’est joli, mais ça ne casse pas trois pattes à un canard laqué.
Je rajoute à ça que la population locale ne m’a pas paru particulièrement sympathique, habituée à la foule des touristes.

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Toutefois, voici ce que j’ai gardé dans mon sac d’anecdotes, coup de cœurs :
– Les Hutongs: ces vieux quartiers chinois, avec de petites maisons collées les unes aux autres, partageant des WC publics et ou vivent une foule de personnes modestes. Ici il y a de l’ambiance, ça vie, on s’y sent bien. Dommage que tout Beijing ne soit pas/plus comme ça.

– Les raclements de gorge profonds des chinois, longs et sonores…tout ça pour un petit crachat, ridiculement accroché à un filet de salive qui terminera à 2cm de la chaussure dans le meilleur des cas.

– Les cacas d’enfants dans les rues. Si si ! Ici il n’est pas rare de voir un enfant déposer le bilan au beau milieu d’une ruelle. Les enfants chinois (et uniquement les enfants) ont une large fente à l’arrière de leur pantalon (pantalon j’ai dit!), leur permettant de s’accroupir sans plus de formalités pour la besogne. C’est très drôle à voir, même si ça surprend un peu 🙂

– Dans l’une des principales rue touristique de Beijing, on peut voir des scorpions, des insectes prêts pour la grillade. Ce qui m’a beaucoup amusé, c’est de voir que seuls les touristes, à grands renforts de grimaces, essayaient d’en manger; surement pour pouvoir raconter ça de lors d’une soirée mondaine de retour au pays. Parce que les chinois, eux, ils sont pas fous: cette bouffe là, ils n’y touchent pas, trop heureux de laisser ce plaisir aux touristes! Je parle de Beijing uniquement dans ce paragraphe.

– La Muraille de Chine: c’est quand même assez impressionnant. Par chance, aucun touriste sur la partie du mur que nous avons visité. Dire qu’on la voit depuis la lune, avec ses 6700 kms me parait incroyable.

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TAI’AN (et son mont Taishan)
J’ai adoré, c’est mon étape préférée en Chine. Le jour et la nuit avec Beijing.
Direction le sud, nous avons rejoint cette petite ville après 10h de bus, dans lequel les chinois fumaient, crachaient (gaffe à pas glisser sur les crachats en sortant). Au passage: ce salaud de chauffeur pour éviter un détour nous largue sur l’autoroute (pas à côté, SUR l’autoroute). Sympa, j’avais jamais passé un péage à pied.

Cette ville n’est pas dans les guides touristiques, du moins pas dans tous. Il n’y a donc pas d’étrangers ici. Et la conséquence est à la fois surprenante et géniale: les gens à Tai’an nous dévisageaient, s’arrêtaient, se retournaient, se hélaient les uns les autres pour nous montrer du doigt et surtout…nous prenaient en photos, de façon plus ou moins discrète. Mais ce qui est le plus important, c’est que cela était toujours accompagné d’un sourire (souvent gêné), voire pour les plus hardis d’entre eux d’un «hello», seul mot anglais de leur connaissance.

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J’ai beaucoup aimé cette sensation: non pas celle de se sentir admiré même si il est vrai que ça flatte l’égo, mais celle de se sentir comme un martien. Eux, les seuls blancs qu’ils voient habituellement c’est sur les affiches publicitaires.
Cette petite bourgade de 600 000 habitants (ben oui, pour la Chine c’est petit) était bourrée de charme.
Tai’an est bordée par le mont Taishan, montagne dont l’on peut atteindre le sommet après avoir escaladé ses 6666 marches. Ce chemin est un lieu de pèlerinage bouddhiste, on peut y voir une multitude de temples lors de l’ascension.
L’ascension justement, parlons-en : le but est de faire la montée de nuit afin d’atteindre le sommet avant les 5h du matin pour contempler les premières lueurs de l’aube et le lever du soleil. C’est-ce que nous avons fait en débutant notre ascension un peu avant 1h du matin.
Au passage, nous avons croisé plusieurs milliers de chinois, dont peu me semble t’il sont arrivés au bout. C’est plutôt sportif et pas à la portée de tous.
Mais le jeu en vaut la chandelle, je vous assure qu’une fois arrivé en haut, le moment est magique, l’instant est magnifique même si éphémère. J’en ai la chaire de poule rien que d’y repenser.
Une fois en haut, nos amis chinois nous prennent au moins autant en photo que le lever du soleil et nous demandent de poser avec eux. C’est dingue.

Me connaissant par cœur, Thomas, en excellent ami qu’il est, savait qu’après 6 mois de sevrage j’étais en manque de bouffe bien du pays. Nous avons donc fait l’ascension en compagnie d’un saucisson et d’un foie gras, tous deux dégustés au sommet. Un très beau moment de vie …

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SHANGHAI
Rien à voir avec Tai’an vous vous en doutez. Je ne vous présente pas cette ville, vitrine avouée de la Chine, ville moderne connue de part le monde.
Aussi grande soit-elle, j’ai aimé son ambiance. C’est clean, presque trop, mais c’est harmonieux et serein.
Shanghai aura été pour moi l’occasion de rencontrer un couchsurfer chinois, vivant à Paris mais revenu dans sa ville natale pour ses congés. Mec intéressant et sympa, avec qui j’ai passé toute une soirée de balade et de bières. A noter qu’en Chine il n’y a pas vraiment de bars, ça n’est pas dans la culture. Ici c’est plutôt Karaoké… :/

Mais Shanghai c’est également en cette année 2010 la ville hôte de l’Exposition Universelle. Je ne pouvais pas manquer cet évènement de revoir une synthèse, entre 4 murs, de ces pays que j’ai déjà découverts et de ceux que je vais découvrir.
L’organisation est superbe, de jeunes chinois en T-shirt vert, parlant anglais, sont présents partout, à tel point qu’il faut vraiment faire un effort pour se perdre. Le pavillon de la France est aussi beau à l’extérieur qu’inintéressant à l’intérieur. Il se veut luxueux et romantique, je le trouve pitoyable et ridicule. Et je ne suis pas le seul de cet avis! M’enfin, parait que les chinois aiment… bref je suis content de ne pas avoir fait 2h de queue pour voir ça, la simple présentation de son passeport français vous ouvrant la voie VIP et l’accès immédiat. Mon inséparable polo bleu et blanc sur mes épaules ce jour là, dans ce stand consacré à la France m’a par contre valu quelques flashs dans la figure.

Concernant les autres pavillons: on alterne entre le bon et le moins bon, entre l’intéressant et le futile, mais en moyenne c’est assez sympa.
Mention spéciale au pavillon Moldave ou nous avons passé 1h avec Thomas, à discuter avec les hôtesses. Pourquoi ? Simple: le garde à l’entrée ferme la porte (trop de gens dedans), puis voit 2 moldaves dans la file d’attente (ben oui, Thomas et moi, on ressemble à des moldaves pour lui), je joue le jeu pour gruger les mecs devant et lui dit bonjour en russe. Erreur, c’était un piège !!! A l’intérieur se préparait un spectacle de danse folklorique auquel les hôtesses me convient sans me demander mon avis, pendant que ce lâche de Thomas filme la scène. Bref, ça fait longtemps que je n’avais pas fait quelques pas de danse moldave en claquettes et en short, voilà, c’est fait. Les chinois sont contents, c’est le principal.
Après cette « performance » , nous discuterons avec les hôtesses, super sympas. J’accuse au passage mon interlocutrice de m’avoir fait danser en lui disant que même si j’avais pu bluffer le garde chinois à l’entrée, elle, elle savait pertinemment que je n’étais pas moldave. Mais la situation l’avait amusée…que dire ! Tout le monde est content donc bon 🙂

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GUILIN- YANSHUO
Nous y arrivons par avion. Petite ville hautement touristique mais sympa. Ici tous les jeunes parlent anglais et/ou prennent des cours.
Justement, sur les conseils de Kamel, un ami commun à Thomas et moi, nous avons fait un deal via couchsurfing: une école de langue anglaise, nous propose de nous héberger/nourrir contre quelques heures de cours d’anglais à des étudiants. Nous adorons l’idée, l’occasion rêvée de rencontrer des locaux. C’est parti !! Je choisi un groupe de niveau intermédiaire histoire d’être sûr que le niveau des élèves ne soit pas supérieur au mien. Le sujet est libre ou presque: il est interdit de parler de politique et de religion. Moi qui voulais aborder la question du Tibet….zut :). L’expérience est vraiment sympa, les élèves souriants et intéressants, avec un vrai dialogue. J’aurais bien voulu renouveler l’expérience, mais pas de cours le week-end.

Ce week-end là justement, nous ferons en compagnie d’un guide local, une promenade en vélo de 5h dans la campagne avoisinante, au milieu des rizières. Plutôt tranquille, les alentours sont vraiment beaux dans cette campagne profonde. Les gens sont visiblement modestes, voire pauvre. Cette promenade est l’occasion de discuter avec notre guide, loin du brouhaha de la ville. Il est sympa, plutôt ouvert, l’occasion d’aborder avec lui des sujets « sensibles » tels que la politique.

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Le lendemain, 1h de bus pour rejoindre un tronçon de rivière connu pour la beauté de ses rives. L’objectif est de le remonter en « bateau-bambous » afin d’aller attraper à quelques heures de là un bus puis un train direction Hong Kong.

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HONG KONG
Notre dernière étape chinoise, mais pas la meilleure. Hong Kong, rendue à la Chine en 1997 par les anglais (je ne sais pas pourquoi mais je me souviens encore de la cérémonie vue au JT de 13H à Sainte-Foy!) garde des restes de son passé anglophone. Ici on conduit toujours à gauche, c’est très cosmopolite, tout clignote partout, des pakistanais vous proposent de vraies fausses Rolex toutes les 20 secondes environ.

Outre la chaleur pesante et l’humidité environnante, nous avons eu le malheur de tomber dans une auberge de jeunesse que je qualifierai de…moisie: crade, moustiques omniprésents, chambre odorante, insalubre…bref, un plaisir !
Hong Kong est à mon avis une ville qu’il n’est pas indispensable de visiter en Chine, surtout en comparaison de Shanghai, bien plus sympa dans le même style. Un gros avantage toutefois : pas besoin de visa pour y aller!

Premier et dernier aveu pour conclure :  même si je continue à préférer voyager seul, ça m’a quand même bien ennuyé de me séparer de Thomas et Sylvia à Hong Kong 🙂

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PS: certaines des photos sont copyright Thomas G ! 🙂

21/08/2010

Mongolie: nature et découvertes

Mongolie: nature et découvertes

Ceux d’entre vous qui me connaissent bien savent que depuis des années je ne jure habituellement que par les paysages argentins pour louer leur beauté et leur diversité. Oui mais voilà, la Mongolie vient de changer la donne de la première place.

Avant d’enchaîner sur la Mongolie, un bref paragraphe sur mes 10 jours supplémentaires passés en Russie depuis la rédaction de mon dernier article, successivement dans les villes d’Irkoutsk (proche du Lac Baïkal) et de Ulan Ude.
Une parenthèse sur cette dernière ville que j’ai bien aimé pour sa quiétude:
– tous les Russes ici sont typés asiatiques, on se sent déjà en Mongolie.
– on y trouve la plus grande sculpture au monde de la tête de Lénine,  environ 8m de hauteur (ça vous en bouche un coin hein ? 🙂 )
– La ville était interdite de visite aux étrangers jusqu’à 1991.

Départ d’Ulan Ude pour Oulan Bator via le Transsmongolien, en compagnie de Milesia et Walter, mes 2 joyeux comparses italiens . La durée du voyage est de 24h seulement;  à noter qu’avant mon départ en tour du monde, ce détail m’aurait semblé insurmontable, il me parait maintenant absolument insignifiant.

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Cette Mongolie que j’entrevois à travers les vitres plus ou moins propres de mon train me fait sourire; m’arracher un sourire au pied du lit à 6h du matin n’est pourtant pas un mince exploit. Pourquoi ce sourire me direz-vous ? C’est tout simplement la présence des « yourtes » ou « gher » qui me font penser à des champignons poussant de manière éparse dans une prairie sans fin.
Ces habitations traditionnelles mongoles que vous avez déjà probablement vu dans un reportage TV ou dans un magazine sont en fait une sorte de tente ronde, composée d’armatures en bois peint de motifs divers, lesquelles sont recouvertes de peaux diverses pour isoler du froid, puis d’une toile imperméable contre les intempéries. Les nomades ont l’habitude de la démonter (en 2h) lorsque le lieu n’est plus propice à l’élevage pour aller s’installer ailleurs.

Faisons bref sur la capitale, Oulan Bator: c’est moche, les bâtiments y poussent de manière anarchique et sans aucun style, c’est sale, c’est bourré de pickpockets. A ce propos, marchant dans la rue, j’étais en train de raconter à deux écossais et un péruvien que j’avais déjà rencontré 7 voyageurs victimes de pickpockets ici, l’un d’eux a alors vérifié ses poches….vides. Et de 8 ! 🙂
Le plus drôle c’est qu’en cherchant le commissariat pour porter plainte, le péruvien s’est également fait voler une banane (le fruit, pas le sac) qu’il avait dans sa poche, alors que nous étions plus que jamais sur nos gardes ! C’est tout simplement incroyable.
Mais Oulan Bator est LE point de départ incontournable pour visiter la Mongolie, tout simplement car c’est le seul centre nerveux du pays, la seule ville avec des infrastructures que je qualifierai de potables.

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Une (longue) anecdote : prévoyant de me rendre en Chine par la suite, je décide d’aller faire ma demande de visa à l’ambassade de Chine à Oulan Bator. Celle-ci ouvre à 9h30 le lendemain de mon arrivée: je m’y pointe à 9h en compagnie de Serra, néerlandaise rencontrée dans mon auberge de jeunesse. Et c’est là que notre chemin de croix commence: les mongoles, experts dans l’art de se faire de nouveaux amis dans les files d’attente nous passent devant sans sourciller. Dur de gueuler, ils ne comprennent pas l’anglais, vous ne parlez pas mongole et de toute façon ils s’en foutent.
Après 2h à piétiner pour avancer de quelques mètres seulement en compagnie de deux autres français rencontrés plus tôt, 2 mamies françaises arrivent et nous demandent si elles peuvent « s’incruster » dans la file d’attente avec nous. Sans hésiter nous répondons que « oui », les mongoles s’y employant de toute façon depuis des heures.
Et là : tôlée générale ! Tous les mongoles hurlent au scandale et s’en vont chercher le garde qui cherche à nous virer.  Je vois rouge; pas content du tout Mathieu: je ne veux pas bouger, il me pousse, je lui rends la politesse, il me parle de manière peu aimable, je lui parle de sa maman, il m’appuie sa matraque sur la gorge, ca s’échauffe un peu sans trop dégénérer. Toujours est-il qu’on est tous virés juste devant la porte d’entrée de l’ambassade, sauf les 2 mamies françaises qui pleurent à grosses larmes vue la tournure des évènements. Elles proposent de nous payer pour nous dédommager, ce que nous refusons bien sûr.

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Bref, me voilà dans la panade: moi qui prévoyais d’obtenir le visa avant mon départ pour le désert mongole, ceci afin de retrouver 2 amis à Beijing….raté. De toute façon, il va falloir que je me fasse oublier par le garde. Donc départ pour le désert, je verrai après !

Je passerai au total 10 jours dans le désert de Gobi et le centre du pays; je voyage toujours en compagnie de mes inséparables Milesia et Walter, de Mirko (italien) et Kaï Li sa fiancée (malaysienne), de Serra la néerlandaise venue avec moi au consulat. Nous louons pour 30€/jour/pers tout compris (bouffe, logement, mini-van russe, essence, chevaux, chameaux etc…) les services d’un chauffeur et d’une guide parlant anglais, indispensable pour vraiment communiquer avec les nomades.
Précision: il n’y a pas de routes en Mongolie, sauf vers Oulan Bator. En 10 jours, pas UNE SEULE route goudronnée, la vitesse de croisière avoisine les 40km/h seulement.

Venons en au principal : les paysages. Sublimes. Je vous épargne les superlatifs, je pourrais vous en pondre des pages que je n’arriverais pas à décrire leur beauté. Je suis convaincu que je viens de voir les plus beaux paysages qu’il me sera donné de voir durant l’intégralité de mon voyage. Je vous laisse contempler les photos qui valent mieux que des mots dans ce cas là.

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Ce tour est tout simplement génial car l’hébergement n’est pas prévu à l’avance, laissant ainsi place à l’imprévu et à la spontanéité, ce qui s’accorde parfaitement à l’immensité du pays.
Nous passerons 10 jours à dormir sous yourtes, chez l’habitant, qui assez souvent en possède une pour de potentiels visiteurs. Les nomades sont plus que modestes, voire miséreux. Tous vivent de l’élevage de chameaux, de chèvres et de moutons. La nuit déjà incluse dans notre prix coute environ 2€/personne, c’est dire.

La douche n’existe pas ou peu dans le désert, elle constitue un luxe qu’ils ne peuvent s‘offrir, l’eau étant rare. En riches européens, nous réussirons toutefois et moyennant finance à en prendre 3 en 10 jours…enfin 2, l’autre étant un filet d’eau froide.

Concernant les repas : c’est bon mais pas varié. Dix jours à base d’oignons, de poivrons, de patates, de farine mélangée avec de l’eau pour faire de la pâte, de chèvre et de chameau. Bref, je ne suis pas prêt de manger de la chèvre à nouveau, j’ai eu ma dose pour les 5 prochaines années (ceci est un message à peine subliminal pour maman).

M’enfin, j’ai gouté du fromage bizarre, bu du lait de chameau, du lait de jument….le tout sans avoir la tourista. Pas peu fier de vous le dire ! A ce propos: pas de WC non plus dans le désert bien entendu, si ce n’est d’immenses trous surmontés de 2 planches de bois pour les pieds, ou l‘étendue à perte de vue: personnellement je m’en amusais, ce qui n’étais pas le cas des moins baroudeurs d’entre nous. Mais ça aura eu le mérite debeaucoup nous faire rire ! 🙂

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Il fait chaud (sauf la nuit ou il fait carrément froid) et à l’instar de tous, je suis toujours impressionné par les paysages, coupables quotidiens de très longues minutes de silence dans notre groupe, pourtant constitué de gais lurons.
Les animaux précités sont partout, en troupeaux de tailles variables, tantôt en plein désert, tantôt sur le flanc d’une montagne sortie d’on ne sait trop où.

Quelques crevaisons plus tard, après avoir rencontré quelques milliers de chèvres peu pressées de s’écarter de notre chemin, quelques bambins aussi charmants que crasseux et dont les visages sont déjà marqués par de dures conditions de vie: retour un jeudi soir à Oulan Bator, bien décidé à retenter ma chance pour le visa.

Histoire d’être sûr de l’obtenir, nous décidons avec Serra et un autre français d’être présents à 7h du mat. Alors que je m’apprête à me coucher vers 1h30, un français sur la route depuis 2 ans déjà nous apprend que devant l’affluence des demandes, les règles du jeu ont changé: l’ambassade délivre 40 tickets (donnant droit à 40 visas) par jour , aux 40 premiers prétendants; Il a tenté l’expérience 3 fois, dont la dernière en y allant à 4h30 du matin : en vain, trop de monde !

Raté pour la nuit de sommeil…à 3h du mat, nous sommes assis devant l’ambassade, les premiers. Enfin ça, c’est-ce que l’on croyait. Deux minutes plus tard, 60 étudiants mongoles traversent la route et braquent des lampes de poches sur nous. Ca surprend et ça effraye presque. Certain parlent anglais et nous expliquent qu’ils tentent d’organiser une liste non-officielle, par ordre d’arrivée, pour éviter la cohue et les bagarres des derniers jours. Certain d’entre eux retentent pour la 4e fois, les premiers sont là depuis 23h !Ayant pris note de la dernière fois, j’estime qu’il vaut mieux être avec les mongoles que contre eux, j’inscris mon nom sur la feuille et encourage mes comparses à faire de même. De toute façon à 3 contre 60, nos chances me semblaient un peu minces.

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Expérience sympa que cette liste: la police ne voulant pas que nous restions devant l’ambassade, nous retraversons la route. Une étudiante mongole, leader, gère la liste: elle procède à l’appel toutes les heures. Ceux qui ne répondent pas sont rayés. Au départ j’étais 61e sur la liste…or 40 tickets. Mais je suis décidé à attendre, ayant déjà payé un billet d’avion pour Pékin. Il ne fait pas plus de 5°C dehors, et même très couvert, c’est dur de tenir sans sommeil. Après 3h d’attente et le forfait de plusieurs prétendants, je suis 43e sur la liste, composée d‘environ 100 personnes à ce moment là.
Nous formons une file, dans l’ordre d’appel et commençons notre queue devant l’ambassade, tolérés par la police. Deux mongoles n’ont pas voulu jouer le jeu de la liste et résistent aux invectives, voire aux coups, depuis quelques heures, prétendant être les premières. Devant une montée de colère collective, la police les virera: il vaut mieux en virer 2 et satisfaire la foule que l‘inverse.

A 9h du matin, soit 6h d’attente dans le froid: une employée sort et distribue 40 tickets aux premiers. Je suis toujours 43e, mais certains sont en couple et l’employée leur attribue un numéro pour deux…quelle chance ! Je me retrouve 40e !!! Tous les gens devant étant mongoles, l’employée remarque que nous sommes les seuls étrangers à ce stade de la compétition et elle nous attribue le numéro 40 à tous les trois !! La foule pousse, c’est la cohue, il y a environ 200 personnes dehors. Mais j’ai mon ticket. Le groupe des signataires est discipliné, nous traduit les ordres de la police quand besoin est, nous aide à éviter les inévitables grugeurs de file. 3h après, soit au total 9h après être arrivés à l’ambassade, nous pénétrons dans l’enceinte, tout se passe bien et nous obtenons notre bon pour venir retirer notre visa lundi matin. Ca tombe bien dis donc, parce que mon vol est lundi soir !

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Bref… cette expérience me fait sourire maintenant, ça fait une belle histoire à raconter, mais je peux vous assurer que sur le coup, c’est dur de tenir. Je voulais simplement rentrer en Chine, pas aller sur la lune. Un européen n’est en principe jamais confronté à ce type de difficultés qui sont pourtant habituelles pour des « tiers-mondistes » à la recherche d’un avenir meilleur (et utopique?), attirés par l’Eldorado européen ou le rêve américain. J’ai pu entrapercevoir et imaginer une partie de la frustration éprouvée chaque jour par ces malheureux en vue d’obtenir d’improbables visas délivrés aux comptes gouttes. Je hais les visas.

Lundi : direction Beijing (Pékin) sauf retournement de situation ! J’y verrai Thomas, mon meilleur ami, landais et colocataire parisien ces 4 années, avec Sylvia sa petite amie. Nous devrions si tout va bien passer quelques jours ensemble, avant que je reprenne ma route en solo !

Dernière précision: je ne sais pas si vous aimerez les photos autant que moi, mais si tel est le cas, sachez qu’aucune d’entre elles n’a été retouchée (je parle des ciels notamment).

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