Roumanie: Timisoara, Bucarest, Brasov, Bran, Sibiu et Prislop !
Timisoara
Timisoara: ma première destination roumaine. J’y suis arrivé en train dans un wagon que je partageais avec deux charmants personnages : un allemand rougeaud, la cinquantaine, complètement bourré, qui dormait avec un nounours voire qui lui parlait en certaines circonstances bien précises qui m’auront échappées.
Le second était un policier Kosovar, sanguinaire et fier de l’être, un abruti pas bien fignolé. Si si, j’insiste, j’ai beaucoup parlé avec lui (essayé), c’était choquant.
Deux jours passés à Timisoara, superbe ville avec une magnifique place typiquement roumaine (vous pourrez voir ça sur les photos), une rencontre avec une demoiselle de Couchsurfing qui m’aura fait visiter sa petite bourgade. Au passage, c’est ici qu’à officiellement débuté la révolution contre Ceausescu, de manière totalement pacifique d’ailleurs.
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Bucharest
Bon alors autant être franc (j’en connais qui vont se régaler dans les commentaires): je n’ai pas vu grand-chose de Bucarest. Mais c’est pas ma faute !!
Hébergé en couchsurfing chez 4 jeunes (saluuuuuuuuuuut si vous lisez 🙂 ), ça a été soirée dès le début, enchainement ensuite. Ma vie là bas aura plutôt été nocturne! Bref, à part le palais de Ceausescu, qui a tout bonnement un aspect hallucinant (le 2e plus grand bâtiment au monde !! ) et qu’on ne peut pas manquer, je n’ai pas trop trop visité. Un peu tout de même, en vélo. Mais en vélo à Bucarest : soit tu fais du tourisme et ta durée de vie est fortement réduite, soit tu te concentres sur les voitures et tu oublies le tourisme.
Bucarest aura donc forcément une image toute personnelle, celle de cette « joyeuse famille » qui m’a hébergé, l’image aussi d’une ville crade (vraiment crade), une ville ayant des règles assez drôle comme celle de « la nouvelle voiture »; pour acheter une nouvelle voiture à Bucarest c’est simple:
– Réunir l’argent, choisir le modèle, acheter sa nouvelle voiture
– Garer l’ancienne voiture en bas de chez vous et la laisser moisir jusqu’à la fin des temps.
Bucarest est donc un cimetière de voitures….d’épaves pardon. Bah…je me dis que ça fera un musée à ciel ouvert dans quelques années.
Dernier point : la Roumanie c’est plein de roms. Ne confondez pas roumains et roms si vous ne voulez pas vous attirer leurs foudres. Ca n’a tout simplement rien à voir, c’est à peu prêt aussi proche qu’un français d’un pakistanais.
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Brasov
Petite ville au nord de Bucarest, en Transylvanie, magnifique place centrale une fois encore, des maisons colorées, ça sent l’été même sans le soleil! C’est la 3e ville de Roumanie mais elle ressemble plutôt à une ville de taille moyenne. Brasov possède aussi « l’Eglise Noire » dont elle s’enorgueilli. Pourquoi noire ? Parce qu’elle a brulée il y a 1 siècle, et que les pierres qui la composent sont restées noires….comme quoi, pas dur de créer une attraction touristique. Je passerai en tout deux jours là bas avant de louer une voiture (bien pourrie) pour les 2 jours suivants, afin de ne plus dépendre, au moins passagèrement, des transports en commun.
Petite parenthèse, la voiture m’a permis d’aller dans un vrai monastère, avec des vrais moines (orthodoxes) à l’heure de la prière: j’ai adoré; il n’y avait pas un chat et il y avait encore plus de chats que de touristes. Ca sentait la sérénité ! Moment très agréable aux pieds des montagnes, loin de tout et de tous.
J’aurais également pu visiter le château de Vlad l’Empaleur (alias comte Dracula), enfin celui ou il a séjourné quelques jours, son véritable château résidentiel étant en ruine. Très joli de l’extérieur, mais à ne pas visiter, ça n’en vaut pas la peine.
Sibiu – Prislop
Sibiu n’aura été qu’une transition pour moi: j’avais une idée précise en tête mais je ne savais pas si mon courage suivrait. En effet, j’étais déjà intrigué par la culture tzigane/gipsy depuis un certain temps et m’était mis en tête d’aller les rencontrer. Ailleurs qu’à côté d’un feu rouge ou d’une gare.
J’ai donc démarré ma caisse de location, puis suis allé me perdre dans un petit village roumain. J’ai laissé ma voiture là, vidé mes poches pour épargner cette peine à d’autres, et suis parti au pif vers un village apparent, perché au sommet d’une colline, sans route.
J’ai vite compris que j’arrivais dans un bled tzigane à la vue des premières maisons. A ce moment là je me suis maudit, me suis dit que si personne n’y allait c’est qu’il y avait une bonne raison, et fortement songé à faire demi-tour. Je n’en menais vraiment pas large.
Mais merde, je suis venu pour ça, j’y vais. 30min de marche à pied, et je rencontre Pietre, tzigane, 55 ans, l’air d’en avoir 70. Je lui explique que je veux visiter son village (nommé Prislop) et rencontrer des tziganes, le tout en mélangeant français/espagnol/anglais. Il me dit OK, sans toutefois comprendre mes motivations ou l‘intérêt que je peux en tirer.
Je suis donc invité chez lui à prendre un café et plus si affinité. Ah oui, un blond au yeux bleu dans une communauté pareille, c’est pas banal. Pour faire simple : jamais et je dis bien JAMAIS un seul touriste n’était venu ici. Même les roumains (qui habitent pourtant le village en contrebas) ne viennent pas; ils se détestent mutuellement. Je ne suis donc pas passé inaperçu dès mon arrivée. C’est vous dire l’attraction que j’ai représenté! Les maisons sont faites de terre battue, de taule, il n’y a pas d’eau courante… son fils (qui a appris un anglais approximatif mais suffisant en regardant des films à la TV) me fait faire le tour du village, sous des regards curieux et fiers. Les tziganes (c’est pas des roms non plus, hein!!) ne baissent pas les yeux et vous dévisagent franchement. Bref, j’ai finalement passé toute une après midi avec eux. Ils m’ont même invité à dormir mais je devais ramener ma voiture de location. Sinon j’aurais accepté je crois….même si ils sont déjà 5 à dormir dans 15m carré environ.
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Je ne peux pas décrire avec des mots ou un long discours ce que j’ai ressenti dans ce village, ça se vit, ça ne s’écrit pas. Mais je ne le cache pas, j’étais fier de moi, fier d’avoir rejeté ces à priori et ces « on-dit » qui font de ces gens des miséreux. Car c’est bel et bien nos clichés qui les ont mis au ban de la société.
Un petit bonus des phrases et discussions cocasses et approximatives :
« Tu vois les roumains en bas, ils sont riches et ils ne partageront jamais avec nous, regarde : les éleveurs ils ont plein de bêêê bêêê (ndlr: comprendre bêêê bêêê = moutons, mais il ne connaissait pas le mot en anglais). Nous, pour tout le village, nous avons 5 chevaux. C’est tout ».
Quant on sait que la communauté compte environ 150 personnes …
« Y’a du travail en France ? Ou en Espagne ? Je pense y aller pour envoyer de l’argent à la famille. Ton père, il peut pas me donner du travail ? Je sais construire des murs »
« Mathieu, tes yeux c’est des vrais ? »
« T’es pas marié ? Et tu fais le tour du monde ? Pourquoi ? T’as pas d’enfant ? » (j’ai adoré, moi, Mathieu, expliquer à des tziganes pourquoi je voyageais…je pensais pouvoir l’expliquer à tous sauf à eux connaissant leur passer. Mais non, ils sont sédentaires.
Au final, j’aurais contribué devant tant de misère, en achetant 2 médicaments pour le bébé de la famille, malade, et pour un total de 9 euros….forcément, ils avaient l’ordonnance du médecin, mais pas l’argent pour acheter les remèdes.
Après avoir vu mon intention de payer ces médicaments, j’aurais eu droit à cette phrase qui fera sourire ceux qui me connaissent:
« Mathieu tu sais tu peux me le dire, en fait tu viens pour évangéliser hein ? C’est bien ça ? Tu peux nous me dire, ça ne pose pas de problèmes, c’est Dieu qui t’a envoyé ».
J’ai éclaté de rire, son mari aussi voyant mon air stupéfait.
Mais après tout, c’ était peut être bien Dieu qui m’avait envoyé ce jour là pour ce gosse….va savoir…
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