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01/08/2010

Russie: Moscou – Irkoutsk en Transsibérien

Russie: Moscou – Irkoutsk en Transsibérien

Je ne m’attendais pas particulièrement à apprécier Moscou, je me suis mis le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Autant Saint-Pétersbourg que j’ai si souvent fréquenté est essentiellement orienté « Europe » de part ses influences, son histoire et son tourisme, autant Moscou est un immense mélange du genre humain: ou que se pose votre regard, vous ne pourrez que remarquer la forte proportion de russes aux yeux bridés, venus des confins du pays.

MOSCOU

Moscou représente la porte de l’Eurasie, une transition tranquille et douce entre Europe et Asie opérée via le célèbre Transsibérien.

Voir toutes les photos  de Russie (Moscou – Irkutsk) en Transsibérien

La vie à Moscou est chère, tant pour son immobilier (ville la plus chère du monde devant New-York) que pour son niveau de vie moyen. Pour ma part, j’ai opté pour l’auberge de jeunesse: une chambre partagée avec deux suédois, un psychopathe camerounais, trois australiens, une japonaise, un serbe et un mexicain en la personne d’Enrique avec qui je passerai pas mal de temps, trop heureux de passer de l’anglais à l’espagnol pour une fois. Après avoir bien (trop) profité de la nuit moscovite en compagnie de mon ami mexicain et de 2 allemandes travaillant à l’auberge de jeunesse depuis quelques mois, je pars à la découverte de cette mégalopole chargée d’histoire. Pour ce faire, je serai assisté par Katerina, rencontrée via couchsurfing, adorable et infatigable poupée russe de 19 ans (j’insiste sur l’âge, ça évitera les commentaires vaseux 🙂 ). En sa compagnie, je parcourrai Moscou à raison d’environ 5h de marche par jour, sous des températures comprises entre 35°C et 44°C !

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Je ne m’étendrai pas sur les merveilles de cette ville, trop nombreuses pour être citées en quelques lignes. Toutefois, je ne peux m’empêcher de souligner la beauté de la Place Rouge de nuit, c’est à tomber le cul par terre. Dans un autre registre, j’ai été subjugué par le mausolée de Lénine: je trouve absolument fascinant de pouvoir contempler l’Histoire avec un « H », ce personnage (controversé et controversable) que nous connaissons tous via nos livres d’histoire et qui était là sous mes yeux, dans une ambiance étrange, un silence religieux et des militaires en costumes d’apparats. Enfin, je vous passe le côté impressionnant des sept bâtiments staliniens disséminés de ci de là dans Moscou, de ses nombreux monastères, stations de métro grandioses et j’en passe …

Pour conclure, j’aurais pu vous pondre sans aucun soucis un pavé sur Moscou, vantant les mérites et la diversité de cette ville tout autant que l’absence de sourires et le côté bourru de ses habitants (à l’exception de ceux rencontrés via couchsurfing). Mais je me DOIS de vous parler du Transsibérien, étape majeure de mon voyage.

TRANSSIBERIEN
Mon rêve était de faire un tour du monde; l’un de mes rêves dans ce rêve était le Transsibérien. Le voilà sur le point de se réaliser.
Mon but est de rallier la Mongolie; je dois donc aller de Moscou jusqu’à Irkoutsk (Sibérie), soit 5200 kms « seulement » sur les 9288 kms que comporte la totalité de la plus grande ligne ferroviaire du monde, s’étendant jusqu’à Vladivostok.
Regardez vous-même le parcours de mon voyage, j’ai fait presque autant de chemin en 4 jours qu’en 3,5 mois !

Pour acheter les billets au meilleur prix et éviter de passer par une agence comme le font quasi tous les voyageurs, il faut aller soit même à la gare. Inutile de vous dire que sans Katerina, je n’y serai jamais arrivé, le personnel ne parlant que russe.

Quelques chiffres comme j’aime à le faire de temps en temps :
– 5200 kms: Moscou – Irkutsk
– 87h de trajet, soit 4 jours de voyage environ (j’ai vraiment des rêves à la con)
– 250€ le prix du billet en 2e classe (le train en comporte trois)
– 79 arrêts allant de 1 à 35 minutes.
– 5 changements de fuseau horaire lors de ce trajet là.

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A l’idée de passer 87h confinées dans un compartiment de 4 personnes, je me maudissais, l’épreuve me paraissant insupportable. Non mais c’est vrai quoi, j’ai déjà du mal à supporter les 5h de Paris – Mont de Marsan, alors là …
Oh … autre détail d’importance tout de même: pas de douches pendant 4 jours bien évidemment. Sympa par 40°C, non ? 🙂

Après m’être fait quelques frayeurs pour trouver la bonne gare (heureusement j’étais parti en avance et un garde sympa m’a filé un coup de pouce), je monte dans le train. Auparavant, coup d’œil rapide pour juger de la composition de mon wagon: que des russes, sauf un couple de touristes. Marrant de voir à quel point il est facile de distinguer les uns des autres  🙂

Alors certes, j’aurais aimé partager mon compartiment avec 3 des si nombreuses créatures de rêve vivant ici, mais me doutant bien du caractère improbable de la chose, mes prières était plutôt orientées à l’inverse: pourvu que je n’ai pas trois russes bien lourds et bien bourrés (l’un allant généralement de paire avec l’autre) à me supporter pendant 4 jours. Non pas que cela me dérange outre mesure, mais ce que j’aime par-dessus tout c’est échanger avec les locaux; or par expérience, il est difficile d’échanger autre chose que des « santé » et des « Nazdrovie » dans ces conditions.

Pour la composition du wagon: j’aurai tout le long du voyage un grand père sympa ainsi que son petit fils, 10 ans, à qui je servirai de professeur de français et d’espagnol. La dernière couche sera successivement utilisée par une gamine muette, une blonde …blonde, un pompier avoisinant les 110 kgs, une mamie avec son petit fils.
Ma couchette est située à 2m de hauteur et d’emblée de jeu, je détruis que dis-je, j’explose à grand fracas, le harnais de sécurité destiné à m’empêchant de me rompre le cou lors d’un éventuelle chute nocturne. Quelle vie risquée j’ai hein ? 🙂

Le harnais rompu, j’engage la discussion avec le grand père aussi sympa que ronfleur, mais ça je le découvrirai plus tard. Toutefois du fait de la barrière du langage, la conversation n’est pas passionnante plus de 5 minutes.
Pour éviter un long moment de solitude, je pars à la recherche des deux touristes que j’ai aperçu en montant et qui dorment dans le même wagon que moi, à deux compartiments de là. Il s’agit d’un couple d’italiens, parfaitement bilingue français: le courant passe immédiatement, les blagues s’enchaînent, les éclats de rires sont francs. J’le sens bien ce voyage bordel !

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Ce voyage justement, figurait en bonne position sur ma « liste de vie » (j’y reviendrai plus tard), et je retire de ce Transsibérien une extraordinaire expérience de vie.
Je m’attendais à voir des paysages de rêve, et sur ce plan là je suis un peu déçu; certes c’est beau mais ça ne varie pas beaucoup, du moins pas jusqu’à Irkoutsk. Nous avons traversé l’Oural et la Sibérie, la Toundra et la Taïga, j’ai retrouvé les paysages vus/décrits dans le célèbre « Barbier de Sibérie » mais au final, ça n’est pas ce que je retiendrai du Transsibérien.

Non, ce qui restera comme le souvenir principal de ce trip, une fois de plus, c’est l’expérience humaine. Il est vraiment drôle d’observer le comportement des passagers et c’est encore plus passionnant d’en être parti prenant. Les voyageurs savent qu’ils sont ensemble pour 4 jours et qu’ils n’ont pas d’autre alternative que de communiquer, il n’est pas possible de s’éviter vu la promiscuité du lieu. Donc à moins de vouloir jouer la carpe pendant ces 4 jours, il est capital de parler rapidement, de nouer contact avec les autres. Et à ce petit jeu là: les européens sont les grands vainqueurs !

Passé les premières heures avec Walter et Mile (les italiens), nous commençons à essayer de parler avec quelques russes. Tous ceux qui nous ont parlé étaient persuadés que Walter, Mile et moi nous connaissions depuis des lustres vu la spontanéité de nos éclats de rire: c’est « anormal » d’un point de vue typiquement russe d’être si à l’aise avec quelqu’un que vous connaissez à peine. Toutefois, j’ai pu percevoir un peu d’envie voire de jalousie peut être à ce sujet. C’est juste que ça ne fait pas partie des codes ici ou alors que cela nécessite de s’abreuver généreusement avant.

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Nous avons au final discuté avec pas mal de russes, à grand renfort de gestes et d’anglais basique. Une petite fille parlant anglais, une adolescente parlant français, quelques russes baragouinant un peu tout, un chinois parlant un bon anglais également etc… tout ce beau monde se réunissait dans un joyeux bordel et ainsi passa la vie durant ces 4 agréables jours.

Vous saviez déjà qu’il n’y a pas de douches. Et la bouffe me direz-vous ? Ca c’est drôle. Effectivement, il y a un wagon restaurant mais c’est cher pour ce que c’est. Tout le monde fait donc le plein de vivres avant de partir, mais vous pouvez également acheter de quoi vous restaurer sur les quais, lorsque le train marque des arrêts de plus de 10 minutes et que vous pouvez descendre. Au passage, attention à ne pas trop s’éloigner: ici pas de sifflets, le train part, tant pis si vous êtes trop loin. A l’occasion de ces arrêts, le quai fourmille de vie, des gens de tous âges vendent des plats cuisinés, des salades composées, de la bouffe lyophilisée, des boissons en tout genre etc…

Pour ma part, j’avais emporté 3kgs de nourriture et 3 litres d’eau. Essentiellement des fruits, des gâteaux secs, des noodles (nouilles lyophilisées, nourriture essentielle à tout voyageur usant du transsibérien car par chères et ne nécessitant que de l’eau chaude, dispensée à volonté tout au long du voyage).
Très vite, tout le monde partage sa nourriture et change de compartiment pour partager un moment amical.

Petit détail qui à son importance:  les WC sont dégueulasses et la commission, indépendamment du fait qu’elle soit numéro 1 ou numéro 2 tombe directement sur les voies. C’est la raison pour laquelle les WC sont fermés par la provodnitsa (= gardien/ne présent dans chaque wagon pour veiller au confort relatif des passagers) un peu avant l’entrée en gare. Ca ferait désordre sinon, pendant que votre voisin achète de quoi se restaurer sur le quai à 1m de là, non ? 🙂

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Au final, je n’ai absolument pas trouvé ces 87h longues. Paradoxalement je crois que je trouverai toujours aussi insupportables ces 5h entre Paris et Mont de Marsan! J’ai adoré cette expérience de vie, dormir selon le lever/coucher du soleil; Il faut bien vous fier au soleil, car vous ne savez plus trop quelle heure il est, ni quel est votre référentiel. Toutes les gares de Russie sont à l’heure de Moscou, et pourtant vous changez 5 fois d’heure pendant ce trajet !! Perturbant 🙂

Bref, nous arrivons à Irkoutsk à 4h46 heure moscovite, 9h46 heure locale, la température est redevenue acceptable et nous nous séparons avec mes amis italiens. Provisoirement du moins: mon plan est de rester à Irkoutsk puis d’aller voir le Lac Baïkal pour 2 jours, le leur est d’aller sur l’île d’Oljon réputée pour sa beauté, également sur ce lac. Nous nous retrouverons si tout va bien la semaine prochaine, pour partir ensemble direction la Mongolie.

J’en ai donc fini avec le Transsibérien, mais nous emprunterons le Transmongolien – entre Irkutsk (Russie) et Oulan-Bator (Mongolie) – , qui est exactement le même train mise à part le changement de nom à la frontière. Il me tarde de voir ce lac puis de foncer en Mongolie, état connu pour la beauté de ses paysages.
Et vous n’imaginez pas combien j’ai hâte d’y être !!!

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24/07/2010

Lituanie: voyageur sans visa cherche terre d’accueil

Lituanie: voyageur sans visa cherche terre d’accueil

Pour la première fois depuis que je tiens ce blog, cet article est l’expression de l’humeur du moment plutôt que la description d’un pays.Cela faisait presque 2 semaines que j’étais « coincé » en Lituanie !!! L’inactivité (même si elle était relative, mon sac à dos et moi ayant continué à vagabonder par-ci par-là) commençait à me peser un peu.

Les démons du bus, de la découverte, du train, de l’aventure, de l’excitation du voyage me turlupinaient, les jambes me démangeaient.

Pourquoi « coincé » ?
Souvenez-vous, j’étais dans ce pays à la fois troublant et charmant qu’est la Biélorussie. A mon retour, direction Riga (Lettonie) ou je retrouve Jade, australienne rencontrée à Vilnius. Je souhaitais découvrir la Lettonie tout en faisant établir mon visa pour la Russie. Seulement voilà, IMPOSSIBLE : « vous ne pouvez obtenir le visa russe QUE dans votre pays d’origine ». Le coup de bambou, l’énorme claque, la déception, une pointe de tristesse et de déprime. Non je ne le savais pas, j’y suis déjà allé 27 fois, mais avec des visas business, ce qui change la donne.
Je ne voulais pas rentrer en France et perdre 2 semaines en l’attente de ce visa. De même, je voulais absolument passer par la Russie pour prendre le Transsibérien. Il fait partie intégrante de mon rêve, pas question de zapper cette étape.

Voir toutes les photos  de Lituanie (Kaunas, Ignalina, parc Aukjstaitija)

Je n’ai donc que très modérément profité de Riga, l’esprit trop occupé à trouver une solution; c’est pour cette raison que je ne rédigerai pas d’articles à propos de la Lettonie. Après quelques heures passées sur internet à multiplier les recherches, je trouve le témoignage d’un voyageur anglais sur un forum qui dit avoir obtenu un visa russe à Vilnius, via une agence. Celle là même ou j’avais obtenu le visa biélorusse. Il s’avère qu’outre la France, mon seul espoir résidait en cette agence à Vilnius ou une seconde au Kazakhstan ! Seule difficulté (de taille) prouver que je suis résident en Lituanie… pas gagné.

3 jours après mon arrivée à Riga, retour à Vilnius. Je me précipite à l’agence, stressé, je l’avoue sans mal.
La demoiselle me reconnait; normal me direz-vous, car pour le visa biélorusse, j‘étais venu la voir 3 fois en une journée: la première fois avec le passeport, la deuxième fois avec les photos oubliées lors de la présentation du passeport, la troisième avec l’argent oublié en donnant les photos. Bref, dur d’oublier le parfait tocard.

Je lui dis vouloir faire le visa pour la Russie cette fois. La discussion est plus ou moins la suivante:
« Je me souviens que tu es français. Tu vis en Lituanie ? »
« Je sais que je dois répondre oui mais j’ai bien l’impression que non »
« ok. Tu as une assurance ? »
« Oui, mais je prendrai la votre, le justificatif de la mienne serait trop long à me parvenir »
« combien de jours en Russie ? »
«  je sais pas, mettons 30 max »
« tu connais ton lieu d’hébergement ? »
« non »
« tu as un voucher ? »
« non »
« tu as une invitation ? »
« non »
En gros, je n’avais rien.
« d’accord, le prix est variable, il faut que je téléphone au consulat pour connaitre celui du moment. »
Le prix qu’elle me donne, tout inclus, est alors inférieur au prix du visa en France !!! Deux fois moins cher !
« Alors selon ta tête (si tu leur reviens bien ou pas) ça pourra prendre de 8 à 20 jours si ils acceptent. Pour l’hébergement, je connais un hôtel à Moscou, on aura qu’à déclarer que tu dors là bas d’accord ? Ensuite tu fais ce que tu veux »
« et pour les autres papiers que je n’ai pas ? »
« je m’en occupe, tu vis en Lituanie et l’invitation sera incluse. Reviens dans 1 semaine et je te dirai si ils acceptent ou pas de faire ton visa, tu pourras alors acheter tes billets »

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Elle est pas belle là vie ?! Vive la magouille! En effet, une semaine après je reviens et elle m’annonce la bonne nouvelle, selon une éminente autorité aussi compétente que corrompue j’imagine : ils feront bien mon visa. Yeaaah !! Un vrai soulagement pour moi, fini l’angoisse. 10 jours après j’ai le visa en poche, le lendemain, soit aujourd‘hui: j’écris depuis l’aéroport de Vilnius, prêt à partir sur Moscou. Je ne peux pas y aller en bus/train pour ne pas avoir à refaire de visa de transit pour la Biélorussie.

Je suis vraiment heureux, ça me démangeait de repartir 🙂
Je vois se profiler le transsibérien, j’ai trouvé quelqu’un prêt à venir avec moi à la gare et m’aider à acheter les billets. Fortement conseillé en Russie si vous ne parlez pas bien la langue.

Au passage, n’allez pas vous imaginer que je n’ai rien fait pendant ces 10 jours. Pour citer pêle-mêle : je suis allé à KAUNAS (ah ah) ou j’ai passé 2 jours à me baigner en caleçon (j’avais oublié mon maillot à Vilnius). Aucun risque d’être ridicule, ici la mode est toujours au maillot moule-boules en se laissant pousser le ventre à bière. Autant dire que j’étais presque avant-gardiste !
Je suis également allé à SALOS (ah ah bis), au fin fond de la Lituanie ou j’ai loué un vélo pour 2 jours de balades dans l’un des parcs nationaux, la température montant jusqu’à 35°C tout de même, ça n’a pas toujours été une partie de rigolade.
J’ai profité de ces quelques jours pour faire de nouvelles photos de la Lituanie.

Ces jours d’attente ont également été l’occasion de revenir chez Audrius et Kristina, l’adorable couple de lituaniens qui m’avaient déjà hébergés auparavant sur Vilnius (les ex-colocataires de Viki) et qui ont eu la gentillesse, la spontanéité de m’accueillir à nouveau malgré le côté imprévu de la chose. Des gens adorables, pas faciles à quitter.

Ce que j’ai aimé pendant cette attente :
– Notre sortie cinéma en plein-air.
– La cuisine divine de Kristina.
– Les parties d’échecs avec Audrius dans le rôle du professeur patient, excellent joueur par ailleurs.
– La canicule.
– Voir les étapes de montagne du Tour de France …enfin entre autre celles de montagne.
– Nos échanges de points de vue avec Audrius, nos discussions ultra sympa avec ses potes.

Ce que je n’ai pas aimé :
– L’attente
– L’attente
– L’attente

Moscou me voilà !!! Russie me voilà !!! J’attendais ce moment depuis…longtemps. Mon voyage a commencé depuis un peu plus de 3 mois, mais c’est maintenant que le dépaysement commence réellement, à moi l’Asie, à moi les steppes, à moi les 86h de train pour traverser la Russie !!
Si vous aussi le mot « Transsibérien » vous fait rêver, je vous raconterai ça dans un article dédié, promis.  🙂

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10/07/2010

Biélorussie: « Back in the capitalist USSR »

Biélorussie: « Back in the <i>capitalist</i> USSR »

Depuis le temps que je rêvais d’y aller, de voir à quoi ressemblait la dernière dictature d’Europe, de voir ce pays dont l’UE se contrefout bien qu‘étant à ses portes, de me forger ma propre opinion, de discuter avec des gens qui y vivent au quotidien …

Peu de touristes vont en Biélorussie: le pays est méconnu, les visas chers et pénibles à obtenir, le climat  pas forcément attractif, sa réputation n’est pas des meilleures, il n’y a absolument aucune infrastructure touristique, peu de gens parlent anglais… bref aucun intérêt. D’où l’intérêt.

Le contrôle douanier se fait en 4 étapes : contrôle du passeport, contrôle du bus, contrôle du passeport bis, contrôle des bagages. Lors de ce dernier, un policier me demande « Што гэта ?», mon niveau de russe est suffisant pour comprendre qu’il veut savoir ce que contient mon sac, je prends soin de répondre en anglais pour couper court aux explications, ça marche, il répond « oh » comprenant qu’il s’adresse à un touriste et change d‘avis quant à la fouille de mon sac. Pas de contrôle pour moi! Même les douaniers sont surpris de voir un touriste, je jubile 🙂
Le simple fait de m’avoir entendu parler anglais suffit d’ailleurs à intriguer un biélorusse voyageant avec moi; il me demande d’où je viens,  nous tapons la causette, me dit qu’il ne voit jamais de touristes ici et que je vais être dépaysé. Oué, j’attends de  voir.

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Pour obtenir un visa en Biélorussie, il faut bien évidemment renseigner les autorités sur votre lieu d’hébergement au préalable, puis aller s’enregistrer dans les 72h suivant votre arrivée, dans un bureau officiel. Soyons clair, si vous ne parlez pas russe ou n‘êtes pas aidé par des locaux, il est impossible de remplir cette formalité, importante si vous voulez éviter les soucis. J’avais fourni l’adresse de Elena, mon hôte biélorusse à Minsk rencontrée comme toujours via couchsurfing.
Arrivé à la gare et Elena travaillant jusqu’à 20h, je vais devoir patienter un peu plu d’une heure. Qu’importe, c’est l’occasion parfaite pour me familiariser avec mon nouveau pays d‘accueil, regarder, voire dévisager ces gens que je n’ai jamais eu la chance de rencontrer.

20 minutes après mon arrivée, je suis dérangé en plein travail d’évaluation critique de mini jupes et de talons hauts, par 4 jeunes. Interloqués par mon sac à dos, ils s’approchent et me demandent en russe sa contenance: je réponds « 68 Litres » en anglais et la conversation s’engage pour 1h. Ils parlent très correctement la langue de Shakespeare, les questions sont les mêmes que souvent (d’où tu viens, pour combien de temps etc…) mais il est vraiment plaisant d’y répondre vu leur état d’esprit.

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Je trouve quand même extraordinaire ces gens, qui, bien que ne pouvant pas quitter leur pays, s’ouvrent  si facilement à l’étranger, voire mieux, viennent lui faire la causette sur un bout de trottoir, tout en lui offrant des chocolats et un endroit ou dormir si besoin est. Génial, j’adore déjà ce pays et suis vraiment enchanté de l’avoir mis sur ma liste des impératifs à visiter.

Plantons maintenant le décor : entre la frontière et la capitale, je n’avais vu que des plaines parfois bordées de fermettes en bois. A l’entrée de Minsk, le paysage mue radicalement, la ville semble en pleine expansion, des quartiers entiers sont en construction, routes, barres d’immeubles tous similaires …
Le centre ville est quant à lui gigantesque: l’architecture stalinienne accapare le regard, les bâtiments sont véritablement imposants, les avenues très larges et les symboles de l’Union Soviétique présent à peu près partout, la ville est d’une propreté impeccable.
Ceci étant, les gens semblent vivre tout à fait normalement! Bien malin le touriste qui pourrait dire « je suis en train de visiter une dictature » simplement en regardant autour de lui.

Le seul élément qui peut à le limite donner une piste, c’est la publicité (certain l’appelleront de la propagande) pour la journée nationale et appelant à la fierté d’être biélorusse, ainsi que quelques affiches ou l’on voit Loukachenko (le président Biélorusse) entouré de diverses équipes de sport. En effet, Loukachenko aime le sport et tient à ce que ça se sache. Vous imaginez Sarkozy avec l’équipe de France de foot sur des 3m x 4m placardés partout dans Paris ?

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Le plan du séjour est le suivant : en compagnie de Elena et d’Alexandrina ( une amie d’Elena qui m’hébergera également) nous partons le lendemain matin pour Brest, sud de la Biélorussie, ou nous serons hébergés par Sergey et Yuri pour 2 jours avant de revenir sur Minsk. Après 4h de train couchette, avec cocktails à base de vodka et sandwichs préparés par Alexandrina, nous arrivons à la gare sous la canicule.
Nos hôtes nous guident à travers la ville, jolie ville tranquille, verte, dans laquelle on passerait bien ses vacances. Sauf celles d’hiver pour éviter de congeler. Au passage, Yuri, d’origine russe, me précise qu’ici et contrairement à la Russie, le KGB n’a pas été renommé en FSB; le nom est bel et bien le même, toujours affiché sur le bâtiment par ailleurs.
Ce séjour à Brest était très agréable, on ne se sent en rien sous une dictature. Tout ici est normal en apparence.

Retour à Minsk, je ne me lasse pas de ces bâtiments: c‘est moche mais grandiose. Alexandrina devant travailler à 7h du mat, je me retrouve dehors aux alentours de 6h30 avec mon sac. Le soleil est déjà haut et la ville vide….à l’exception des milliers de gardes bordant les artères principales …et moi! Ahhhhhhhhhhh, nous y voilà !!

L’image est surréaliste et je n’ai bien évidemment pas pu prendre de photos. Mais imaginez un instant, ces rues immenses flanquées d’immeubles aussi massifs qu‘imposants, vides à l’exception de milliers de gardes privés (un tous les 10m, et je n’exagère pas)! Effectivement, c’est le jour national aujourd’hui, et afin d’éviter un nouvel attentat, on a pris des précautions.

Je pensais qu’on m’empêcherait de me promener mais non: mon sac à dos attise toujours la curiosité et m’attire par là même une certaine sympathie. Un garde me demandera tout de même si il peut le fouiller alors que je veux traverser la plus grosse artère, je suis ravi de lui répondre que « конечно » (bien-sûr) en me marrant. Rira bien qui rira le dernier, il me demande d’où je viens, « français ?? Ah ah ah … coupe du monde….coach Raymond Domenech … Now Laurant Blanc, better !! » C’est qu’il en connait des choses le bougre !!! On se marre un peu, puis je dois le laisser afin qu’il puisse continuer à ne rien faire.

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Ai-je précisé que les statues de Lénine sont omniprésentes ici ? Pas à tous les coins de rues mais presque. Je ne parle pas de la faucille et du marteau qui trônent toujours sur la plupart des buildings. Loukachenko n’est pas communiste mais se sert de cet héritage pour s’attirer les faveurs des anciennes générations.
C’est qu’ici voyez-vous, la dictature est rudement bien foutue: pas assez dure pour choquer la Communauté Internationale ou permettre une révolte massive, pas assez souple pour laisser les biélorusses libres de leur mouvements. Vraiment bien fichu!
J’ai beaucoup parlé avec les biélorusses, je n’en ai pas trouvé UN SEUL qui apprécie sa condition. Il faut dire qu’ils avaient tous moins de 40ans. De façon générale, les plus jeunes contestent le régime, les plus âgés le supportent. Ah ma question « pourquoi ? », la réponse est sans appel « ici les gens se souviennent qu’il y a 20 ans on avait pas à manger. Alors entre la nourriture et la démocratie, nous on choisi la nourriture ». Que voulez-vous répondre à ça…
Il faudra donc probablement attendre le déclin de la vieille génération pour avoir du changement dans ce pays.

Une dernière anecdote qui vaut son pesant de cacahuètes: lors de mon retour en bus sur Vilnius, celui-ci s’arrête comme prévu dans une petite ville frontalière, côté biélorusse toujours. Montent alors quatre dames, quinquagénaires, chacune armées d’énormes sacs et de … tournevis. C’est vrai qu’un bon tournevis pour voyager, c’est toujours utile, en plus j’ai oublié le mien, du coup mes sentiments oscillent entre jalousie et curiosité. Précision, je suis toujours l’unique touriste: et donc le seul qui sera étonné et subjugué par ce qui va suivre. Les autres gens n’y prêtant pas la moindre attention ou à l’inverse filent un coup de main !
Ces énormes sacs contiennent des cartouches de cigarettes, 600 cartouches selon mes estimations. Et les tournevis servent tout simplement à démanteler le sol du bus !!! Imaginez: le bus roule, les nanas démontent le sol partout, cachent 600 cartouches de clopes, puis referment le tout sous l’œil bienveillant du chauffeur qui surveille le bon déroulement des opérations. Je suis aux anges d’être au premier rang, je regarde un peu trop attentivement d’ailleurs ce qui ne plait pas à la plus grosse du quatuor 🙂

Bref: il faut faire vite, la frontière approche. J’admire l’organisation méticuleuse avec laquelle ça se passe : le bus s’arrête 500m avant les contrôles douaniers, laisse descendre 2 femmes qui passeront la frontière à pied (autant pas tous se faire chopper si ça tourne au vinaigre), les autres restent. Elles stressent, sont inquiètent et ça se voit. Les douaniers biélorusses se foutent royalement de ce qui sort du pays, les douaniers lituaniens quant à eux ne trouveront rien. C’est quand même génial, tout le monde SAIT tout dans le bus !! 🙂

Les contrôles se passent sans encombre, le temps de me marrer en lisant un panneau disant qu’ici la corruption ne fonctionne pas. On repart, 500m après la frontière le bus stop, on reprend nos 2 nanas qui sont passées à pied entre temps, elles font à nouveau chauffer le tournevis pour démonter le bus, remplissent leur sac noirs, revissent le sol. Ni vues ni connues. Enfin si, vues par tous. 1 km avant l’arrivée à Vilnius, le chauffeur s’arrête, nos nanas descendent et chargent les énormes sacs dans une voiture qui les attends, le chauffeur reçoit une enveloppe de cash, fin de l’histoire. Maintenant je sais comment les clopes (ou autres substances) peuvent passer en toute tranquillité !!
D’après mes calculs et si elles vendent tout, ces femmes ont chacune gagné l’équivalent d’un mois de salaire biélorusse, soit entre 200€ et 300€ environ.

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Ce pays m’a beaucoup touché. J’ai aimé ces gens, russes de mentalité, européens d’aspiration. Ils sont simples, avenants, frustrés de ne pouvoir voyager quand et où bon leur semble. Je n’ai pas aimé les admirateurs de Staline (cf photos) brancardant son portrait, mais après tout, y’a des cons partout.
Si je devais résumer, je qualifierai ce pays d’Union Soviétique Capitaliste. Paradoxal certes, mais c’est exactement ce qu’est ce pays, un paradoxe politique, humain, économique.

Depuis le temps que je rêvais d’y aller, de voir à quoi ressemblait la dernière dictature d’Europe, de voir ce pays dont l’UE se contrefout bien qu‘étant à ses portes, de me forger ma propre opinion, de discuter avec des gens qui y vivent au quotidien …

Peu de touristes vont en Biélorussie: le pays est méconnu, les visas chers et pénibles à obtenir, le climat  pas forcément attractif, sa réputation n’est pas des meilleures, il n’y a absolument aucune infrastructure touristique, peu de gens parlent anglais… bref aucun intérêt. D’où l’intérêt.

Le contrôle douanier se fait en 4 étapes : contrôle du passeport, contrôle du bus, contrôle du passeport bis, contrôle des bagages. Lors de ce dernier, un policier me demande « Што гэта ?», mon niveau de russe est suffisant pour comprendre qu’il veut savoir ce que contient mon sac, je prends soin de répondre en anglais pour couper court aux explications, ça marche, il répond « oh » comprenant qu’il s’adresse à un touriste et change d‘avis quant à la fouille de mon sac. Pas de contrôle pour moi! Même les douaniers sont surpris de voir un touriste, je jubile J
Le simple fait de m’avoir entendu parler anglais suffit d’ailleurs à intriguer un biélorusse voyageant avec moi; il me demande d’où je viens,  nous tapons la causette, me dit qu’il ne voit jamais de touristes ici et que je vais être dépaysé. Oué, j’attends de  voir.

Pour obtenir un visa en Biélorussie, il faut bien évidemment renseigner les autorités sur votre lieu d’hébergement au préalable, puis aller s’enregistrer dans les 72h suivant votre arrivé, dans un bureau officiel. Soyons clair, si vous ne parlez pas russe ou n‘êtes pas aidé par des locaux, il est impossible de remplir cette formalité, importante si vous voulez éviter les soucis. J’avais fourni l’adresse de Elena, mon hôte biélorusse à Minsk rencontrée comme toujours via couchsurfing.
Arrivé à la gare et Elena travaillant jusqu’à 20h, je vais devoir patienter un peu plu d’une heure. Qu’importe, c’est l’occasion parfaite pour me familiariser avec mon nouveau pays d‘accueil, regarder, voire dévisager ces gens que je n’ai jamais eu la chance de rencontrer.

20 minutes après mon arrivée, je suis dérangé en plein travail d’évaluation critique de mini jupes et de talons hauts, par 4 jeunes. Interloqués par mon sac à dos, ils s’approchent et me demandent en russe sa contenance: je réponds « 68 Litres » en anglais et la conversation s’engage pour 1h. Ils parlent très correctement la langue de Shakespeare, les questions sont les mêmes que souvent (d’où tu viens, pour combien de temps etc…) mais il est vraiment plaisant d’y répondre vu leur état d’esprit.

Je trouve quand même extraordinaire ces gens, qui, bien que ne pouvant pas quitter leur pays, s’ouvre si facilement à l’étranger, voire mieux, viennent lui faire la causette sur un bout de trottoir, tout en lui offrant des chocolats et un endroit ou dormir si besoin est. Génial, j’adore déjà ce pays et suis vraiment enchanté de l’avoir mis sur ma liste des impératifs à visiter.

Plantons maintenant le décor : entre la frontière et la capitale, je n’avais vu que des plaines parfois bordées de fermettes en bois. A l’entrée de Minsk, le paysage mue radicalement, la ville semble en pleine expansion, des quartiers entiers sont en construction, routes, barres d’immeubles tous similaires …
Le centre ville est quant à lui gigantesque: l’architecture stalinienne accapare le regard, les bâtiments sont véritablement imposants, les avenues très larges et les symboles de l’Union Soviétique présent à peu près partout, la ville est d’une propreté impeccable.
Ceci étant, les gens semblent vivre tout à fait normalement! Bien malin le touriste qui pourrait dire « je suis en train de visiter une dictature », simplement en regardant autour de lui.
Le seul élément qui peut à le limite donner une piste, c’est la publicité (certain l’appelleront de la propagande) pour la journée nationale et appelant à la fierté d’être biélorusse, ainsi que quelques affiches ou l’on voit Loukachenko (le président Biélorusse) entouré de diverses équipes de sport. En effet, Loukachenko aime le sport et tient à ce que ça se sache. Vous imaginez Sarkozy avec l’équipe de France de foot sur des 3m x 4m placardés partout dans Paris ? J

Le plan du séjour est le suivant : en compagnie de Elena et d’Alexandrina ( une amie d’Elena qui m’hébergera également) nous partons le lendemain matin pour Brest, sud de la Biélorussie, ou nous seront hébergés par Sergey et Yuri pour 2 jours avant de revenir sur Minsk. Après 4h de train couchette, avec cocktails à base de vodka et sandwichs préparés par Alexandrina, nous arrivons à la gare sous la canicule.
Nos hôtes nous guident à travers la ville, jolie ville tranquille, verte, dans laquelle on passerait bien ses vacances. Sauf celles en hiver pour éviter de congeler. Au passage, Yuri, d’origine russe, me précise qu’ici et contrairement à la Russie, le KGB n’a pas été renommé en FSB; le nom est bel et bien le même, toujours affiché sur le bâtiment par ailleurs.
Ce séjour à Brest était très agréable, on ne se sent en rien sous une dictature. Tout ici est normal en apparence.

Retour à Minsk, je ne me lasse pas de ces bâtiments: c‘est moche mais grandiose. Alexandrina devant travailler à 7h du mat, je me retrouve dehors aux alentours de 6h30 avec mon sac. Le soleil est déjà haut et la ville vide….à l’exception des milliers de gardes bordant les artères principales …et moi! Ahhhhhhhhhhh, nous y voilà !!

L’image est surréaliste et je n’ai bien évidemment pas pu prendre de photos. Mais imaginez un instant, ces rues immenses flanquées d’immeubles aussi massifs qu‘imposants, vides à l’exception de milliers de gardes privés (un tous les 10m, et je n’exagère pas)! Effectivement, c’est le jour national aujourd’hui, et afin d’éviter un nouvel attentat, on a pris des précautions.
Je pensais qu’on m’empêcherait de me promener mais non: mon sac à dos attise toujours la curiosité et m’attire par là même une certaine sympathie. Un garde me demandera tout de même si il peut le fouiller alors que je veux traverser la plus grosse artère, je suis ravi de lui répondre que « конечно » (bien-sûr) en me marrant. Rira bien qui rira le dernier, il me demande d’où je viens, « français ?? Ah ah ah … coupe du monde….coach Raymond Domenech … Now Laurant Blanc, better !! » C’est qu’il en connait des choses le bougre !!! On se marre un peu, puis je dois le laisser afin qu’il puisse continuer à ne rien faire.

Ai-je précisé que les statues de Lénine sont omniprésentes ici ? Pas à tous les coins de rues mais presque. Je ne parle pas de la faucille et du marteau qui trônent toujours sur la plupart des buildings. Loukachenko n’est pas communiste mais se sert de cet héritage pour s’attirer les faveurs des anciennes générations.
C’est qu’ici voyez-vous, la dictature est rudement bien foutue: pas assez dure pour choquer la Communauté Internationale ou permettre une révolte massive, pas assez souple pour laisser les biélorusses libres de leur mouvements. Vraiment bien fichu!
J’ai beaucoup parlé avec les biélorusses, je n’en ai pas trouvé UN SEUL qui apprécie sa condition. Il faut dire qu’ils avaient tous moins de 40ans. De façon générale, les plus jeunes contestent le régime, les plus âgés le supportent. Ah ma question « pourquoi ? », la réponse est sans appel « ici les gens se souviennent qu’il y a 20 ans on avait pas à manger. Alors entre la nourriture et la démocratie, nous on choisi la nourriture ». Que voulez-vous répondre à ça…
Il faudra donc probablement attendre le déclin de la vieille génération pour avoir du changement dans ce pays.

Une dernière anecdote qui vaut son pesant de cacahuètes: lors de mon retour en bus sur Vilnius, celui-ci s’arrête comme prévu dans une petite ville frontalière, côté biélorusse toujours. Montent alors quatre dames, quinquagénaires, chacune armées d’énormes sacs et de … tournevis. C’est vrai qu’un bon tournevis pour voyager, c’est toujours utile, en plus j’ai oublié le mien, du coup mes sentiments oscillent entre jalousie et curiosité. Précision, je suis toujours l’unique touriste: et donc le seul qui sera étonné et subjugué par ce qui va suivre. Les autres gens n’y prêtant pas la moindre attention ou à l’inverse filant un coup de main !
Ces énormes sacs contiennent des cartouches de cigarettes, 600 cartouches selon mes estimations. Et les tournevis servent tout simplement à démanteler le sol du bus !!! Imaginez: le bus roule, les nanas démontent le sol partout, cachent 600 cartouches de clopes, puis referment le tout sous l’œil bienveillant du chauffeur qui surveille le bon déroulement des opérations. Je suis aux anges d’être au premier rang, je regarde un peu trop attentivement d’ailleurs ce qui ne plait pas à la plus grosse du quatuor J
Bref: il faut faire vite, la frontière approche. J’admire l’organisation méticuleuse avec laquelle ça se passe : le bus s’arrête 500m avant les contrôles douaniers, laisse descendre 2 femmes qui passeront la frontière à pied (autant pas tous se faire chopper si ça tourne au vinaigre), les autres restent. Elles stressent, sont inquiètent et ça se voit. Les douaniers biélorusses se foutent royalement de ce qui sort du pays, les douaniers lituaniens quant à eux ne trouveront rien. C’est quand même génial, tout le monde SAIT dans le bus !! J
Les contrôles se passent sans encombre, le temps de me marrer en lisant un panneau disant qu’ici la corruption ne fonctionne pas. On repart, 500m après la frontière le bus stop, on reprend nos 2 nanas qui sont passées à pied entre temps, elles font à nouveau chauffer le tournevis pour démonter le bus, remplissent leur sac noirs, revissent le sol. Ni vu ni connu. Enfin si, vu par tous. 1 km avant l’arrivée à Vilnius, le chauffeur s’arrête, nos nanas descendent et chargent les énormes sacs dans une voiture qui les attends, le chauffeur reçoit une enveloppe de cash, fin de l’histoire. Maintenant je sais comment les clopes (ou autres substances) peuvent passer en toute tranquillité !!
D’après mes calculs et si elles vendent tout, ces femmes ont chacune gagné l’équivalent d’un mois de salaire biélorusse, soit entre 200€ et 300€ environ.

Ce pays m’a beaucoup touché. J’ai aimé ces gens, russes de mentalité, européens d’aspiration. Ils sont simples, avenants, frustrés de ne pouvoir voyager quand et où bon leur semble. Je n’ai pas aimé les admirateurs de Staline (cf photos) brancardant son portrait, mais après tout, y’a des cons partout.
Si je devais résumer, je qualifierai ce pays d’Union Soviétique Capitaliste. Paradoxal certes, mais c’est exactement ce qu’est ce pays, un paradoxe politique, humain, économique.

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29/06/2010

Lituanie, l’autre pays du football

Lituanie, l’autre pays du football

Dans mon dernier article, j’estimais mon retour aux alentours de 2020; Au train ou vont les choses, il me semble que 2030 serait plus approprié. Effectivement, 2 semaines passées en Lituanie, ça n’était pas vraiment au programme étant donné la taille du pays. Mais j’ai deux excuses béton : la coupe du monde de football et le visa pour la Biélorussie!

Après avoir raté un train en Pologne, après avoir fait de  l’auto-stop jusqu’à la frontière Lituanienne, après avoir fait marche arrière toujours en auto-stop pour ne pas rater le début match du Paraguay (qui a dit « fanatique » ?), j’arrive finalement à Vilnius, capitale de la Lituanie, non sans avoir fait un arrêt à Kaunas (ah ah).

A Vilnius, je suis accueilli par Viki, amie d’une amie argentine (Caroooo!!). Viki vit ici depuis 9 mois. Pour faire simple, elle est argentine, possède un passeport italien et enseigne le français en Lituanie. C’est elle qui m’hébergera durant tout mon séjour à Vilnius, en compagnie de ses 3 colocataires : un couple de lituaniens et une polonaise.

Voir toutes les photos de Lituanie (Vilnius, Klaipeda, Trakai, Nida) – Désolé pour la qualité, me suis trompé avec le réglage automatique ! 🙂

Toujours en compagnie de Viki et nombre de ses amis, essentiellement expatriés espagnols et étudiants Erasmus, nous aurons passé pas mal de temps ainsi qu’un certain nombre de litres de bière à nous passionner pour nos équipes favorites de football, dans des bars en terrasse, sur écran géant.
Les lituaniens sont dans leur grande majorité amateurs de basket, sport dans lequel ils excellent, mais pour le football, vous repasserez: il m’a plutôt semblé qu’ils avaient du mal à distinguer une touche d’un corner. Quant à s’extasier lors d’un but,  hurler au scandale lors d’une faute réelle ou imaginaire: ça ne fait visiblement pas vraiment partie de leur culture. Forcé d’avouer que j’étais bien content d’être entouré de latins à ce moment là, c’est plus sympa, plus vivant 🙂

Sans toutefois affirmer que j’ai  ressenti un « fossé culturel » entre les lituaniens et moi (je réserve cette expression à l’Asie), il n’en reste pas moins une certaine mentalité qu’il est parfois difficile d’appréhender.;  les rapports humains, la gestuelle, la simple expression de son humeur sont tous autant qu’ils sont des élément à décrypter, prouesse n’étant pas à la portée du premier venu. Attention toutefois aux généralités : ceci ne les empêche absolument pas d’être foncièrement accueillants, chaleureux et sympathiques!!

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Pour ce qui est des visites, Vilnius est aussi petite que charmante. 600 000 habitants seulement, une vieille ville très sympa même si l’animation n’est pas toujours au rendez-vous le soir. Bien qu’on puisse assez rapidement tourner en rond, impossible de ne pas se sentir bien ici.

Concernant le reste de la Lituanie, outre le joli château de Trakai bâti sur une île, à une trentaine de kilomètres de Vilnius, j’ai beaucoup apprécié l’après midi champêtre en compagnie de Viki, de divers expatriés et lituaniens francophones, dans l’une de ces charmantes maisons de campagne typique, colorée, sans eau ni électricité et entièrement en bois que l’ont aperçoit de toutes part dès lors que l’on aborde la campagne.

Parlons-en de cette campagne: elle correspond exactement à la conception que je me suis toujours faite du milieu rural d’il y a 50 ans en France. Et je ne pense pas me tromper : décor, petits élevages, fermes éparpillées, outils vieillots, méthodes agricoles : tout y est. J’aime beaucoup. Je serai gré à la génération précédente de bien vouloir faire un saut ici pour confirmer mes dires 🙂

Tout aussi sympa, mon escapade au nord ouest du pays à Klaïpeda, étape pour rejoindre le village de pêcheur de Nida, bordé par de belles dunes de sable, le long de la mer baltique. Le voyage n’est pas des plus court mais ça valait le coup ! Je vous laisse découvrir les photos.

Et comment ne pas parler de cette absurde et incroyable colline aux croix, perdue au milieu de nulle part! Il est dit que la foi peut déplacer des montagnes, en tout cas une chose est sure : elle peut les créer! On estime à environ 1 million le nombre de croix catholiques plantées ici, dont 60 000 de plus d’un mètre (même Jean Paul II a planté la sienne), de toutes tailles, de toutes matières. Les lituaniens les plantaient là en signe d’espoir et en témoignage de leur foi et d’espérance. Pendant la période communiste et malgré l‘interdiction de perpétrer cette « tradition », malgré le fait que le Parti les aient faites enlever à plusieurs reprises, malgré le dynamitage de la colline, rien n’y a fait, les croix sont toujours réapparues.

Voir toutes les photos de Lituanie (Vilnius, Klaipeda, Trakai, Nida) – Désolé pour la qualité, me suis trompé avec le réglage automatique ! 🙂

Le reste de ce que j’ai aimé en vrac :
– Les fraises des bois sauvages (je n’en avais pas mangé depuis mon enfance il me semble!) vendues au verre, par des mamies le long des routes ou des trottoirs.
– les innombrables vaches solitaires qui vous dévisagent sur les divers chemins de campagne.
– les réactions étrangères après le triste spectacle dispensé par l’équipe de France
– Le fait qu’on me prenne pour un argentin quand je commence à parler espagnol 🙂
– les cigognes dans le centre du pays: j’ai du en voir au moins une quarantaine !

Ce que je n’ai pas aimé:
– Me faire petit suite aux réactions étrangères après le triste spectacle dispensé par l’équipe de France 🙂
– Le bus d’où je vous écrit et dans lequel  il fait 40°C

Je terminerai en vous disant que je vais enfin pénétrer dès demain dans ce pays secret qu’est la Biélorussie! L’envie d’y aller ne date pas d’hier et j’ai vraiment hâte d’y être, vraiment excité de visiter ce pays inconnu ou le tourisme est inexistant. Pourvu qu’ils ne me recalent pas à le frontière, ce qui est malheureusement une possibilité non négligeable pour cause de photo de passeport recollée il y a 1 semaine à la super glue 🙂

Tout ça c’est bien beau, mais y’a match, je dois y aller. A très bientôt et encore désolé pour la qualité des photos! Promis, je corrige ça!

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13/06/2010

Pologne: ou comment prendre du retard

Pologne: ou comment prendre du retard

Un peu plus de deux mois de voyage, dont quasi deux semaines en Pologne; à ce rythme là, j’estime mon retour en France aux alentours de 2020.

Difficile de résumer 2 semaines et tout ce qu’il m’aura été donné de découvrir en Pologne, sous peine de devoir écrire un roman en plusieurs volumes.

Cracovie
Arrivé sur Cracovie en train depuis l’Ukraine, je retrouve Alex l’un de mes meilleurs amis, activiste palois, éternel gastronome et historien passionné ainsi que son frère, son ami et le père de ce dernier. Ca fait quelque chose de voir une tête connue après 2 mois. Je ne rentrerai pas dans le détail, mais nous sommes hébergés chez l’habitant, dans de royales conditions en plein cœur de Cracovie. Nous ferons tous les repas en compagnie d’amis polonais.
De toutes les personnes présentes, je suis celui possédant le plus de lacunes historiques et religieuses, j’ai donc beaucoup appris et de façon plaisante en compagnie de mes amis érudits, lors de nos diverses visites.

Première impression: plus catholique que la Pologne, c’est impossible. Des églises partout, des statues de Jean Paul II à chaque coin de rue et je ne parle pas des prêtres et des sœurs… à croire qu‘il y a un quota de curés par famille à respecter! Le pays d’avant-guerre comptait une énorme communauté juive mais c’est bel et bien fini. D’une part car l’Allemagne nazie est passée par là, d’autre part pour la vague impression que l’Etat polonais ne valorise en rien son Histoire juive.
Cracovie est une superbe ville, bien que trop « neuve » à mon gout.
Au programme des visites: églises, Wawel, synagogues, les mines de sel de Wieliczka (impressionnantes et visite très sympa), le Ghetto de Cracovie (plus grand-chose à voir malheureusement), un aperçu de l’usine de Schindler, les camps de Auschwitz et de Birkenau.

Un mot rapide sur Auschwitz: 4h de visite au total, impossible de rester indifférent. Ça pue toujours la mort. Chacun de nous aura été marqué ou ému par quelque chose de précis: Alex et son frère par les petites chaussures d’enfants, dépouillés avant d’être gazés, moi par la galerie de portraits de certains détenus. Sous leurs photos, deux dates: celle de leur entrée dans le camps, celle de leur fin. Il s’en est fallut de peu pour que je lâche ma larme en voyant un portrait d’une femme arrivée le 3 mai 43, décédée le 5 mai 43. Elle aura tenu 2 jours.
Certains prisonniers sourient même devant l’objectif. Pourquoi, comment ? Je ne sais pas.

Sans transition, 4 jours géniaux passés avec des amis, difficile de repartir. Mais il le faut et ça me démange en fin de compte. Direction Varsovie.

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Varsovie
C’est Disneyland. C’est beau mais ça manque cruellement de cachet. A choisir, Cracovie est bien plus attractif. J’y passerai 2 jours, un temps suffisant pour visiter les artères principales, le célèbre Ghetto, et le Musée Historique : le plus intéressant musée qu’il m’ai jamais été donné de voir: interactif, foncièrement pédagogique et donc forcément passionnant.

Pour la suite direction Gdansk au nord de la Pologne, avec 6h30 de train assis à côté d’un mec dont le dernier bain devait remonter au liquide amniotique dans lequel il a un jour barboté. Ça piquait les yeux d’un wagon entiers messieurs dames, et par 33°C …violent.

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Gdansk
Gdansk borde la mer Baltique, j‘ai beaucoup aimé cette ville. Je vous passe là encore la rue principale entièrement reconstruite et bourrée de monde arrivé par ferry le matin même. Je rencontre Tom via couchsurfing: 35 ans, allemand, parle 6 langues, connaît Gdansk mieux que n’importe quel polonais, a vécu partout. A sa question « que veux-tu visiter ? » ma réponse est « ce que ne visitent pas les touristes ». Nous sommes sur la même longueur d’onde, c’est parti pour 5h de marche.

Lors de ma promenade avec Tom, j’ai vu l’envers de Gdansk: ces quartiers qui n’ont de mauvais que leur réputation, son port empli de nostalgie et tombé en désuétude depuis des années, mais qui conserve d’ancienne trace de lutte post-communiste pour qui sait en déchiffrer les traces laissées un peu partout, les collines surplombant Gdansk ou l’on peut admirer l’évolution de la ville et les mille et une grues du port.

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Autre rencontre avec Aga, parfaitement francophone, pour quelques bières à Sopot. Le courant passe rapidement, les éclats de rires son nombreux, j’aurais bien aimé la revoir mais je dois partir le lendemain. C’était sans compter un SMS d’Agnieszka qui rentre d’Angleterre sur Gdansk le lendemain et qui me fera rester 2 jours de plus, Aga m’ayant du coup proposé de m’héberger.
Aga: Franchement-Généralement-Exactement ? 😉

Agnieszka : nous l’avions hébergé sur Paris avec mon coloc il y a un peu plus d’un an et ça avait desuite accroché: nous avions alors visité Paris, de 18h le soir à 5h du matin, le tout en marchant et en buvant….superbe souvenir. J’adore cette nana et nous avions toujours gardé contact depuis lors, c’est notamment de sa faute/grâce à elle que j’ai franchi le pas pour débuter ce tour du monde (elle connaissait toute l’Europe à 25 ans seulement, j‘étais impressionné). C’est donc avec joie que nous nous sommes retrouvés pendant 2 jours, avons visité des plages de sable blanc dont vous n’imaginez même pas l’existence en Pologne, bu (ben oui, je suis toujours en Pologne), regardé le piètre match nul de l’équipe de France en Coupe du Monde et j’en passe.

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La suite de mon voyage en Pologne: c’est des heures et des heures de train qui ne se comptent pas sur les doigts des deux mains (ni même en ajoutant les doigts de pieds) pour rejoindre la frontière Lituanienne, en passant notamment en coup de vent par des villes aux jolis noms tels que Olsztyn, Byalistok, Suwalki.

Pour résumer, la Pologne est haute en couleur, sa gastronomie riche et variée, ses habitants festifs. Il suffit de tourner la tête pour voir des chantiers de partout: la Pologne est en pleine (re)construction. Merci l’Union Européenne au passage. Ce pays n’est pas dépaysant pour un ressortissant français et le niveau de vie moyen ne cesse d’augmenter. Je ne peux m’empêcher de penser qu’au train ou vont les choses, la France qui à mon sens vit sur ses acquis et sa réputation prestigieuse mais est bien trop rigide et conventionnelle, sera forcément tôt ou tard, dépassée par ce genre de pays jeune et débordant de vie. J’espère avoir tort! 🙂

Allez, sur ces brèves de comptoir, on se retrouve en Lituanie ? Je serai notamment en transit par une ville nommée Kaunas (oui oui, prononcer « Connasse » 🙂 🙂 ) : rien que pour y ça,  je suis sûr que la Lituanie vaut le coup !

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