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14/12/2010

Indonésie: sur les routes du Mérapi

Indonésie: sur les routes du Mérapi

A l’origine mon cœur penchait plutôt pour un baroude vers les Philippines, mais les caprices de Dame Nature et la hasard de l’actualité en ont décidé autrement avec l’éruption du volcan Mérapi en Indonésie, l’un des plus actifs et des plus meurtriers du monde.

En découvrant ce drame à la lecture de journaux sur internet, j’ai ressenti l’envie de mettre mon égoïsme de « tour du mondiste » de côté, couplé au besoin d’aller prêter main forte à des gens qui en avaient peut-être besoin. Rapide prise de contact sur Couchsurfing pour découvrir comment/où/quand je peux être utile, j’achète mon billet et hop, j’arrive à Jakarta, capitale de l’Indonésie.

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Jakarta: mégalopole de près de 10 millions d’habitants, délaissée (à juste titre?) par les touristes car possédant une réputation sulfureuse de violence et peu de choses à voir. Jakarta est surtout une ville de transit pour des touristes pressés d’aller se dorer la pilule à Bali. Le plus impressionnant ici: les embouteillages monstrueux, à tout heure du jour et de la nuit. Ajoutez à ça qu’il n’existe pas de transports en commun (sauf un réseau de bus miteux) et vous avez…. un beau bordel. Et une pollution hors norme.

C’est Ru qui m’accueillera à l’aéroport, cette génialissime demoiselle rencontrée sur CS sera mon équipière de voyage pendant près de 3 semaines, mais ça je ne le sais pas encore. A l’origine, nous avions seulement prévu de récolter du matériel sur Jakarta puis de les porter dans un camps de réfugié près du volcan.

Je vous passe le reste des détails sur Jakarta ou je resterai une semaine environ avec Ru, collectant de ci de là des masques pour se protéger des retombées volcaniques, du sucre, des produits hygiéniques pour ces dames, des médicaments etc…
Ce qui m’a tout de même étonné, c’est qu’ici aussi les gens me dévisagent. C’est quand même incroyable de se dire qu’à Bali les occidentaux affluent, à Jakarta, que dalle. Certes Bali n’est plus l’île de Java mais c’est pourtant encore le même pays. Je prends alors conscience de l’immensité de ce pays de 290 millions d’habitants et me dit qu’une fois de plus je ne ferai que survoler un pays énorme comptant pas moins de 18000 îles (dont 6000 habitées), de multiples peuplades avec autant de dialectes et de traditions.

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Départ de Jakarta avec Ru, 12h de train + bus plus tard, arrivée à Boyolali où se situe l’avant-poste depuis lequel nous distribuerons la nourriture, nous sommes à environ 16 kms du cratère. Là encore, aucun occidental ne vient ici en tant normal et encore moins actuellement; les autres volontaires de l’association me regardent donc d’un regard curieux, puis bienveillant et enfin malicieux. Une fois la gène mutuelle passée nous tentons de communiquer, le problème étant de savoir qui parle quoi: javanais, indonésien ou anglais pour certains jeunes. Heureusement Ru est là, elle m’aura été d’une aide infinie pour traduire et m’expliquer car avec elle, aucun problème de communication! 🙂

Les questions sont les mêmes qu’habituellement (pourquoi tu voyages? Tu es marié? Tu es riche pour voyager si longtemps? Quelle est ta religion?) mais certaines questions m’intéressent plus particulièrement « nous sommes tous musulmans ici tu sais, mais en France vous croyez que nous sommes des terroristes, n’est-ce-pas ? ». Petit rappel, si l’Islam est très largement dominant en Indonésie, le fait qu’ils soient modérés voire très modérés leur a également valu d’être la cible d’attentats meurtriers. Nous sommes donc dans le même panier, idée que je me charge en tout cas de véhiculer.

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Notre imaginaire collectif aurait tendance à se représenter l’éruption d’un volcan comme des coulées de lave dégoulinantes et projetées dans les airs. Mais le Mérapi est un volcan dit « gris», à l’origine de fumées toxiques et de cendres projetées à tout vent. Les alentours du Mérapi, c’est la vision d‘un monde post-apocalyptique ou tout n‘est que gris et poussière. Ayant déjà une centaine de morts à son actif avant mon arrivée, le volcan a transformé les populations locales des 15 kms l’avoisinant en réfugiés, environ 3000 dans le secteur ou je suis allé. Toutefois, même si le Mérapi continuait à cracher ses entrailles, la situation d’urgence extrême était passé lorsque j‘ai mis les pieds là bas, les familles vivant le plus loin du cratère commençaient à rentrer au bercail. Et tant mieux, le but n’était pas de jouer le héros.

Les volontaires sont jeunes pour la plupart et j’admire profondément l’organisation dont-ils font preuve, leur maturité et leur intelligence à gérer ces évènements. Pas d’aide gouvernementale, la nourriture vient directement des fermes avoisinantes, les fonds et autre donations de la solidarité environnante.
Le local de l’association qui nous accueille est une pièce d’environ 60m², nous mangeons et dormons sur des paillasses à même le sol. J’ai parfois l’impression que les réfugiés, c’est nous! Le confort est sommaire mais on s’en fout, la bonne ambiance compense très largement.
J’ai particulièrement aimé aller à la rencontre de ces familles et porter ces ballots de biens de première nécessité, mais j’ai surtout compris (enfin, on me l’a fait remarquer à plusieurs reprises) à quel point les gens étaient heureux de voir qu’un étranger, quel qu’il soit, se préoccupe d’eux. Le fait de ne pas se sentir oubliés du reste du monde leur faisait chaud au cœur, je n’avais pas pris conscience de cette dimension psychologique. Au final mon aide a été plus morale que physique, à grand coup de sourires et de photos.
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Pour clore le chapitre du volcan, j’ai carrément adoré notre escapade en moto, à 500m du cratère, un jour de « calme » . C’est là que j’ai pu contempler ce monde gris; je vous invite à regarder les photos pour en avoir un aperçu.

J’ai quitté Boyolali et ses volontaires à regret, plutôt ému. Une fois de plus, ces gens m’ont apporté bien plus que ce que je n’ai pu leur offrir en retour. Une gentillesse hors norme, une innocence qui nous fait parfois défaut, l’un des moments fort de mon voyage à n’en pas douter, l’un de ceux que je n’oublierai jamais.

Nous partons avec Ru dans l’idée de visiter un peu les alentours. Notre duo de choc (un blanc + une fille) est probablement la meilleure combinaison possible pour voyager en auto-stop, ce qui se vérifie immédiatement. L’auto-stop n’est pas vraiment dans les mœurs indonésiennes, mais nous irons loin et vite! J’aime ce pays. Les paysages y sont enchanteurs, je suis notamment subjugué par ces rizières en terrasses multi-centenaires: c’est tout simplement magnifique, difficile de s’arracher de leur contemplation, le vert y est si beau…

Petite anecdote révélatrice de la gentillesse locale: notre second jour d’auto-stop, nous cherchons à rejoindre Solo, ville de départ de notre train en partance pour Jakarta. Ru tend négligemment le pouce et hop, la première voiture s’arrête. Il s’agit d’un charmant couple vivant à Solo. Ca tombe bien. Franche rigolade dans la voiture même si je ne comprends pas tout. Au final, non seulement ces gens nous conduiront à bon port, mais nous offrirons également de prendre une douche ainsi qu’un repas chez eux, puis au … karaoké! D’un côté je trouve ça formidable d’en arriver là alors que nous faisions simplement du stop, d’un autre côté ce fut la pire expérience de mon voyage, mon niveau de chant pouvant être qualifié de pitoyable voire d’horrible. J’ai eu très très honte :).
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Mais l’Indonésie, c’est aussi le pays par excellence de cette eau turquoise et idyllique que j’avais envie de voir depuis longtemps, frustré de ne l’avoir jamais contemplée que dans des magazines ou à la télé. Ru ayant des exams, nous retournons à Jakarta pour quelques jours avant d’embarquer sur un bateau destination les îles à 2h de voyage de là. Nous nous retrouvons sur une petite île nommée Pramuka, île ou les 300 habitants vivent au autarcie quasi-totale, vivant de leur pêche qu’ils expédient quotidiennement sur Jakarta; Le retour des pêcheurs au coucher du soleil est un moment assez sympa ou l’ensemble des villageois viennent contempler le bilan de la journée.
Ici encore, je n’échapperai pas au traditionnel « hello mister », un tantinet gonflant à la longue, mais comme c’est dit avec le sourire… difficile de râler.
Bref, ces 3 jours sur une île au confort rudimentaire furent des plus sympas, tant pour la détente (on tourne vite en rond) que pour le snorekling (admirer les poissons équipé d’un masque, d’un tuba et de palmes).

L’Indonésie étant mon dernier pays avant de poursuivre ma route vers l’Amérique latine, j’entends bien profiter de mes 2 derniers jours, ce qui sera chose faite en allant sur Bandung admirer un autre très beau volcan dont le cratère est rempli d’eau et de souffre, volcan non dangereux.

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Ainsi s’achève mon aventure asiatique, sur l’une des plus belles pages de mon tour du monde. Cette Indonésie j’y retournerai, ne serait-ce pour visiter ces gens que j’ai adoré et particulièrement Ru qui a fait des ces quelques jours un souvenir impérissable, de part ses idées, sa bonne humeur et tout ce qu’elle m’a fait découvrir de son pays.
J’ai une fois de plus eu la chance d’être entouré de personnes au cœur gros comme ça, aux idéos magnifiques et d’une gentillesse extrême. J’en ai retiré beaucoup à titre personnel et j’attends bien sûr avec impatience qu’un volcan pète en France pour mettre tout ça en pratique :).

A bientôt pour … le Paraguay, à quelques dizaines de milliers de kilomètres de là !

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23/11/2010

Singapour: la ville des interdits

Singapour: la ville des interdits

Me concernant, Singapour était avant tout le lieu d’un défi un brin stupide mais surtout tout à fait personnel. Soit dit en passant: mission accomplie. Par ailleurs, j’étais curieux de connaître cette ville, connue comme étant la vitrine du succès capitaliste en Asie du Sud-est, la Mecque du shopping également. Et ma foi, c’est vrai que ça dénote du reste du continent.

Pour cet article sur Singapour, je vais faire court. Ca rime et surtout ça ne mérite pas plus des 3 jours que j’ai passé ici.
Arrivé à 1h du matin depuis Bangkok, je décide de passer la nuit à l’aéroport pour économiser une nuit d’auberge de jeunesse et pour vérifier si cette réputation de meilleur aéroport du monde est justifiée. Je ne connais pas tous les aéroports du monde, mais celui là déchire: wifi gratuit, chambres de repos pour voyageur harassé en transit, piscine, jacuzzi… pas mal :).

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Commençons par le défi personnel : depuis bien longtemps figurait sur ma liste de vie la mention suivante : « manger du chewing-gum à Singapour ». Pourquoi une telle idée ? Tout simplement parce qu’à l’époque j’avais trouvé risible le fait que le chewing-gum soit interdit à l’importation, à la vente et à la consommation sous peine d‘une amende de 1000 US$. La récidive est à 2000 US$, avis aux amateurs.

Je m’étais alors imaginé en dangereux hors la loi, en délinquant de la gomme à mâcher, en dealer de malabars. Ayant pris soin d’acheter plusieurs tablettes de chewing-gum à Bangkok réparties un peu partout dans mon sac, j’accomplis l’acte sacrilège sitôt arrivé: je m’enfourne l’une des tablettes et prends une photo d’un autre paquet, avec « Welcome to Singapour » en second plan. Je fais le malin maintenant, mais j’ai tout de même été victime d’une « sudite aigüe» en me retournant après avoir pris le précieux cliché, pour constater la présence de 3 policiers, qui m’ont certes vus prendre la photo du panneau, mais pas avec les chewing-gum en premier plan. 🙂 Quelle vie risquée je mène hein ? Et oui, la vie de criminel…

Ceci dit, à Singapour on ne déconne pas avec les lois. Le risque d’amende pour l’import/la possession/la consommation de chewing-gum existe bel et bien. Juste pour la petite histoire, l’interdiction date d’il y a 20 ans, lorsqu’un indésirable bout de gomme à mâcher malencontreusement collé, avait bloqué l’ouverture des portes du métro, provoquant un énorme bordel.

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Comme l’indique le titre de l’article, Singapour est la ville des interdits: partout des panneaux « faire-ci », « faire-ça », « ne pas faire-ci sinon amende » etc… couplez ça au fait que les règles sont strictes, que le mot « laxiste » ne fait pas partie du vocabulaire local et vous obtenez la parfaite société aseptisée.
Au passage, ceci n’est pas sans me rappeler le métro de Taïwan ou je m’étais fait réprimander par un garde: « il est interdit de mâcher du chewing-gum», suivi d’un « il est interdit de boire sur le quai », ce à quoi j’avais demandé si il était permis de péter.

Dès lors, à chacun de se faire une opinion: la vie ici est pleine de shopping, tout est ultra-propre, la criminalité inexistante, tout le monde est bilingue, le niveau de vie est plutôt aisé, peu de pauvreté. Mais si vous voulez mon avis: on doit royalement se faire chier ici à court terme.

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Une fois que vous avez visité la Marina, le quartier chinois, le quartier indien dans lequel j’étais logé, quelques grands shoppings, vu 2 ou 3 tours et bien… vous avez tout vu. Il reste, c’est vrai, une île que je n’ai pas pris le temps de visiter, mais tout de même. Non franchement, pas plus de 3 jours. Vous me pardonnerez j’espère le manque de photos pour cet article, mais dire que je n’étais pas vraiment inspiré serait un doux euphémisme. Ce qui m’a le plus impressionné je crois, ce sont tous ces « chinois-look-like » qui parlent un anglais parfait, ça choque vraiment après quelques mois passés en Asie.

Pour conclure, même si j’ai moyennement apprécié Singapour, je suis bien content d’y être passé; mais je suis plutôt pressé de retrouver un peu de bordel ambiant. Deux solutions s’offrent à moi: les Philippines ou l’Indonésie. J’hésite depuis longtemps, mais finalement l’actualité décidera pour moi avec l’éruption du volcan Mérapi en Indonésie. Direction l’Indonésie, où là, je vous promets de belles photos hors des sentiers battus!

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29/10/2010

Myanmar (Birmanie): sourires, moines et dictature

Myanmar (Birmanie): sourires, moines et dictature

Pays beau à en pleurer, situation humaine triste à en crever.
La Birmanie, renommée Myanmar (= le « pays merveilleux ») par la junte militaire au pouvoir, est un pays à la beauté exceptionnelle, où paysages magnifiques et gens souriants se succèdent le long de votre route. Tous les gros baroudeurs rencontrés lors de mes aventures m’avaient décrit ce pays comme étant le plus beau du monde. Il ont probablement raison.

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Quelques mots avant de débuter :
– la Birmanie est une dictature militaire depuis 1962.
– Le travail forcé est toujours monnaie courante.
– 1 enfant sur 4 seulement termine l’école primaire.
– Le flux touristique est volontairement limité à 200 000 étrangers par an (soit environ 425 fois moins qu’en France!)
– Des zones militarisées sont toujours interdites d’accès aux touristes.
– 50% du PNB annuel est destiné au budget de l’armée.
– La production et l’exportation d’opium rapporte d’avantage de devises que toutes les autres exportations réunies.
– Pas de paiement par carte bleue dans ce pays, pas de distributeurs de billets, aucune devise étrangère acceptée sauf les dollars, si les billets sont neufs.

Aller en Birmanie, c’est donc tout d’abord une question à se poser: est-ce que je souhaite faire partie de ces 200 000 touristes, dont les dollars vont bien souvent dans la poche de la dictature militaire ?
La question est légitime et beaucoup évitent la Birmanie pour cette raison. Ma conviction est que si vous y allez en tant que voyageur indépendant, vous pouvez refiler vos US$ directement aux locaux sans problème, et ainsi ne pas « trop » participer à la promotion de la dictature. En revanche, y aller en voyage organisé, c’est à mes yeux non seulement égoïste mais quelque part criminel, tout ou presque allant dans les caisses des militaires.

Je ne vais pas vous décrire pas à pas notre itinéraire birman avec Olivier, vous le trouverez si cela vous intéresse dans les photos. Non, j’ai bien trop envie de vous parler de mon opinion générale, de la beauté de ces gens, sublimes de gentillesse et de sincérité.

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Je commence à en avoir visité des contrées, mais je n’avais jamais ni vu, ni conçu qu’une population entière puisse être si avenante, alors qu’elle vit dans la misère. Que de sourires sur ces visages, interloqués de vous voir passer devant eux, vous qui avez cette peau (et des yeux?) si clairs, une tête de plus qu’eux, vous et vos semblables qu’ils ne voient éventuellement qu’à la TV ! L’occasion pour eux de sortir le seul mot étranger de leur connaissance en vous gratifiant de leur plus beau sourire: « hello! ».

Non, vraiment, ces gens sont en tout point remarquables. Ce pays est absolument sûr d’un point de vue sécurité, et aller se perdre dans de petites ruelles c’est s’exposer aux risques des sourires seulement. Ces gens sont heureux de voir quelqu’un venant de l’extérieur, c’est si rare! Si la barrière de la langue n’existait pas, ils viendraient tous vous parler, soyez-en sûr. Le plus dur en Birmanie, c’est de répondre chaque jour et tout au long de la journée, aux sourires de ces gens qui vous saluent sans cesse.
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Je n’aime pas les taxis, dans aucun pays du monde pour le fait qu’ils cherchent bien souvent à vous arnaquer en rallongeant le prix de la course. Sauf en Birmanie: ici le prix est négociable mais peu, car honnête à la base.
Les transports: nous avons pas mal utilisé ces taxis, où vous êtes assis à l’arrière de manière fort inconfortable, les cheveux au vent. Tellement drôle! Par manque de temps et pour en voir le plus possible, nous avons également pris l’avion, un peu à regret, quoique. Je n’avais encore jamais vu un aéroport de taille respectable dont le parking était entièrement vide (forcément, seuls les touristes viennent en voiture….hors la locations de véhicules motorisés est interdite aux touristes et on ne peut pas entre en Birmanie en voiture. Ça évite d’avoir des étrangers qui viennent mettre le nez là où il ne faut pas).
Mais une grande expérience aura été le train birman! Absolument pourri 🙂  Très drôle ! Le voyage initial était de 12h entre Rangoon et Mandalay, le train arrivera finalement avec 5h de retard (normal pour tous ici) et durera 19h. L’occasion de traverser les campagnes, de contempler sobrement la misère, de voir ces « places fortes » faites de bambous et entourées par des miradors où trônent des militaires armés.
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Si l’on me demandait de décrire la Birmanie en 3 mots je dirais: sourires, moines et temples. Parlons des 2 derniers: il y en a partout, c’est dingue !!! 🙂
Si les temples ou les monastères vous ennuient, ne mettez pas les pieds ici, ils abondent ou que se porte votre regard. Tout l’amour que la population n’a pas pour ses dirigeants elle le reporte sur ses moines, adulés et respectés. Nous en rencontrerons plusieurs avec Olivier, car les plus éduqués parlent un peu anglais en général. L’un d’eux (dont l’on se demandera toujours s’il s’agissait d’un vrai moine ou d’un policier déguisé en moine, pratique courante) passera une heure avec nous à la pagode Shwedagon à Yangon, centre du bouddhisme sud-asiatique. Des divers moines rencontrés, celui qui m’aura le plus marqué, est celui rencontré à Bagan: nous voyant passer devant son monastère, il nous invite spontanément et timidement à le visiter, nous ouvre les portes de son chez-lui. Sa chambre est sommaire, placardée de photos et de posters, tous relatifs à la nature; il n’a pourtant visité aucun de ces endroits, vivant reclus ici.
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Je peux vous assurer qu’être en compagnie d’un moine tel que lui est vraiment impressionnant. Une aura se dégage de ce genre de bonhomme, sa simplicité et sa sérénité ne peuvent que vous marquer. Personnellement, je l’ai mise en veilleuse!
Fait marrant: au moment de partir, nous lui demandons où se situe un restaurant à proximité de là, il nous répond timidement qu’il n’en sait rien, il ne sort du monastère que pour les grands évènements.

Nous avons tout de même abrégé de 2 jours notre séjour là-bas suite à une petite intoxication alimentaire tous les deux, rien de bien méchant, c’était juste pour se purger ça ne nous a pas empêché de faire 50kms de vélos pourris sur des routes non moins défoncées :).

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S’il est des pays qui restent en mémoire lors d’une vie de voyage, celui-ci en fait partie. Vous l’aurez compris j’espère, sa singularité, son cadre de vie et sa population vous prennent aux tripes. Venez le constater de vos propres yeux, mais par pitié, venez-y sans tour organisé et sans a priori.
Malgré les élections à venir, rien ne changera, il n’y a aucun espoir d’une vie meilleure pour ces gens dans un futur proche. Triste réalité, triste conclusion.

28/10/2010

Thaïlande: welcome to beaufland

Thaïlande: welcome to beaufland

Un mea culpa s’impose pour ce long silence dans la rédaction des articles! Forcé d’avouer que la motivation pour écrire quelques lignes relatives à la Thaïlande n’était pas là. Avant d’aller plus loin, j’imagine que vous êtes conscients que tout ce que j’écris est parfaitement subjectif, n’est-ce pas ? 🙂 Alors c’est parti pour mon réquisitoire.

Tout le monde connait la réputation sulfureuse de la Thaïlande, le pays de la non-retenue, les puritains dont je crois ne pas faire partie emploieront le mot « déprave » ou encore « débauche».
Je savais avant même d’y aller que je n’irais pas dans ces villes et îles connues de tous pour leurs fêtes aussi démentielles que futiles à mes yeux, ou se mêlent gros porcs occidentaux à la recherche de jeunes filles/garçons prêts à tout pour de la menue monnaie, et jeunes touristes décérébrés venus se saouler pour pas cher!

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Mais rassurez-vous, le tourisme sexuel est tellement omniprésent qu’on vous propose tout et n’importe quoi/qui à chaque coin de rue de Bangkok. J’ai donc eu tout loisir de contempler! Tout d’abord dubitatif, ça me fait maintenant tristement sourire. Explications : la prostitution en Thaïlande est absolument illégale. Sauf que ça rapporte tellement d’argent qu’elle est tolérée (et je me demande à quel point elle n’est pas encouragée).

Je vomis ces gros porcs suintants de perversités, venus faire étal de leur monnaie occidentale afin de réaliser ces fantasmes qu’ils n’ont pas les couilles (sous réserve qu’ils en aient eu un jour) d’assouvir chez eux. Tout chez eux sonne le glas du tourisme intelligent, celui ou vous-êtes censés découvrir un pays et partager un bref moment avec ses habitants pour tenter d’entrapercevoir ce qu’est leur vie.
Et cette « beaufitude » touche tout le monde: il est carrément hilarant de voir qu’à deux pas de la rue la plus salasse de Bangkok, ou vous pouvez choisir votre fille/garçon/lady-boy parmi la centaine alignée sur le trottoir en attente d’un doigt approbateur se pointant sur elle, se trouve le quartier musulman. Et pas des modérés !!! Des cheiks arabes en tenue traditionnelle font eux aussi leur « ronde touristique », leurs femmes voilées suivant non-loin de là. Même mon ami Kamel, mon guide dans cette jungle thaï, pourtant musulman, n’a pas d’explications à ce « phénomène», si ce n‘est celui de l’hypocrisie! Que ce soit clair, je ne juge pas : je constate et je donne mon opinion, libre à tous d’en avoir une contraire! 🙂

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Mais la Thaïlande ça n’est pas que ça, non, car les gros porcs font aussi du tourisme, si, si ! Bangkok: je zappe, c’est 100% harcèlement par les touk-touks, les taxis entourloupeurs. Bref, rien d’attirant si ce n’est le Grand Palais et la Montagne Dorée, superbes monuments.

Kamel en bon voyageur hors-pair connait tous les bons plans; ne disposant que d’une semaine ensemble avant qu’il n’ai à retourner en France, nous irons traîner  nos guêtres dans le sud de la Thaïlande, à Krabi, petite bourgade de campagne ou nous passerons deux nuits dans un confort sommaire mais en tout point excellent. Au programme: location de scooter (sans se vautrer lamentablement cette fois-ci) pour rejoindre un parc national avec de belles chutes d’eau ou il fait bon se baigner, des grottes délaissés de tous alors que remarquables: pas d’entrée à payer, un escalier en ruine, pas de personnel d’accueil, scooter embourbé garanti, tout autant que les égratignures dans cette végétation luxuriante. Ca c’est génial, et ça me réconcilie avec la Thaïlande.

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Les jours suivants, tout aussi sympas: outre le bonheur de se promener en compagnie d’un ami à l’autre bout du monde, j’ai particulièrement aimé cette nuit dans un village musulman au milieu de nulle part, en pleine mer: ces maisons montées sur pilotis forment un village visité par quelques touristes la journée, et un havre de paix le soir. Ici rien à faire après le coucher du soleil, si ce n’est discuter autour d’un verre sans alcool en attendant d’aller se reposer sur un matelas à même le sol, sous lequel vous pouvez apercevoir l’eau à 10 cm sous le plancher mal dégrossi. Un bon moment de quiétude comme il est bon d’en avoir lors d’un voyage!

Retour dans l’enfer pollué et bruyant de Bangkok, départ de Kamel et arrivée d’Olivier (Noliv, ou encore Michel pour les intimes). C’est que je suis chanceux voyez-vous, j’ai des amis voyageurs qui me font l’honneur de me rendre visite!!! Et ça restera parmi mes plus beaux souvenirs de voyage. Si Noliv s’est déplacé si loin, ça n’est pas pour la Thaïlande, qu’il apprécie à peu prêt autant que moi, mais pour tenter un furtif séjour en Birmanie (Myanmar de son « nouveau » nom) si nous obtenons le visa à Bangkok, le Laos le cas échéant. Nous irons quand même à Kanchanaburi, toujours en Thaïlande, ville célèbre pour son pont vu dans le film « le Pont de la rivière Kwaï » et pour avoir les plus belles chutes d’eau du pays. Et c’est vrai que c’est magnifique ces chutes d’Erawan, sous réserve d’y arriver tôt le matin: l’eau est limpide, chaude, les poissons se précipitant pour vous bouloter les pieds. Ici aussi, nous sommes loin du brouhaha de la capitale, nous passons nos nuits sur une maison-bateau, gentiment chaloupée par de trop rares coups de vent. La belle vie.

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J’arrête là mon récit sur ce pays, l’envie de vous parler de Myanmar est bien plus présente!
En conclusion, je dirais que la Thaïlande: je la découvre, je la comprends, mais je ne la cautionne pas. A noter toutefois, que ces thaïlandais semblent avoir une ouverture d’esprit que nous, occidentaux, sommes loin d’avoir et ça, c’est tout à leur avantage.

Ce que je n’ai pas aimé en Thaïlande:
– Bangkok et son rapport incessant à l’argent
– Le fait que la moindre famille moyenne occidentale se croit supérieurement riche le temps de quelques jours.
– Les gros porcs à qui j’ai envie de foutre de grosses mandales et à qui je ne souhaite rien de bon.

Ce que j’aime en Thaïlande:
– La nature omniprésente hors des grandes agglomérations.
– Tous ces endroits sur des rivières/mer, ou j’ai pu dormir au son du clapotis de l’eau
– Manger dans la rue, le prix est dérisoire, la qualité très correcte.
– La compagnie de Noliv et de Kamel.

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01/10/2010

Taïwan: la Chine comme vous en rêviez

Taïwan: la Chine comme vous en rêviez

Souvenez-vous: « Made in Taïwan » était un slogan très à la mode sur vos vêtements avant d’être détrôné par le désormais célèbre « Made in China ». Voilà bien tout ce à quoi se limitait ma connaissance du lieu avant d’y mettre les pieds.
Alors certes, j’avais bien une vague idée de la situation géographique de l’île mais sans plus.

L’idée de génie d’aller visiter cette île (que j’aurais allègrement passé à la trappe sinon) vient de Lucy. Et puis ça tombe bien, sa langue natale c’est le chinois et à Taïwan on parle le….taïwanais. Et le chinois. Parfait.

Je rêve de voir un typhon et c’est justement la saison, je suis aux anges, ça va être le bordel, ça va souffler dans tous les sens et je vais avoir du mal à garder les pieds sur terre !!! Ils en parlent même aux infos! Pas de bol, mon avion est repoussé au lendemain pour cause de typhon (ah ben oui, forcément…) et la suite de mon séjour se fera sous un grand soleil, sans l’ombre d’un nuage. Raté pour cette fois.
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Il faut savoir que Taïwan est devenu terre d’accueil des opposants au régime communiste chinois. La culture est donc sensiblement la même. Mais négligeons un instant le côté historique pour penser au côté culinaire: la Chine est immense, chaque province à sa propre gastronomie et à moins d’y passer des années, vous ne pourrez qu’avoir un bref aperçu de la nourriture chinoise. Toutefois, vous imaginez bien que ces 2 millions d’opposants au régime communiste, lors de leur fuite sur l’île, ont emmenés leur gastronomie dans leurs bagages. On retrouve donc sur cette île de 400km de long pour 150km de large maximum, un concentré de la nourriture chinoise. Et bon sang, qu’est-ce que c’est bon !!! Jusqu’à présent, Taïwan est, de très loin, le pays ou j’ai le mieux mangé. Je recommande fortement la destination aux gourmands.

La population aborigène n’étant plus qu’un vieux souvenir, je ne comprenais du coup pas pourquoi Taïwan était si propre, si organisé, avec des habitant si polis et honnêtes, un côté High Tech : en bref rien à voir avec la Chine.
C’était sans compter que Taïwan a également passé 50 ans sous domination japonaise. Et il en est visiblement resté quelque chose .
Pour moi le secret de Taïwan c’est donc ça, un subtil mélange entre la Chine et le Japon.

Pour débuter notre séjour: 3 jours à Taipei, la capitale située à l’extrême nord de l’île. L’idée n’est pas de courir dans tous les sens, personnellement je suis content de me poser un peu, de voyager « cool », ça fait du bien.
Je prends plaisir à visiter ces temples bouddhistes et aime le contraste entre la solennité du lieu et la jungle urbaine avoisinante. Et bien sûr entre deux temples, direction les petits chariots de bouffe dans n’importe quelle ruelle, histoire d’être sûr de ne pas mourir d’une hypoglycémie avant la prochaine visite.
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Je reste dans la sujet, pour vous signaler que les taïwanais eux-mêmes se passionnent pour la gastronomie, ils affectionnent au moins autant que les touristes les marchés de nuits, présents dans toutes les villes, marchés ou vous picorez d’échoppe en échoppe, en vous asseyant brièvement sur une table branlante, avant de vous envoler pour le stand à côté et faire la même chose. Dernière précision: les prix sont dérisoires.

Taipei toujours, la tour 101, connue comme étant l’édifice le plus haut du monde jusqu’en 2007 avec ses 508m. Il parait que c’est impressionnant, personnellement ça m’en a remué une sans toucher l’autre si vous me permettez l’expression.

Pour la suite du voyage, direction Kenting à l’extrême sud de l’île avec le train le plus rapide du monde. Probablement le plus propre aussi. En 1h30, toute l’île est traversée.
Kenting est une petite ville de taille moyenne, le long de la cote bordée de belles plages, vides. Hé oui, ici aussi on cultive la mode de la peau blanche, donc pas question pour les locaux d’aller se dorer la pilule, c’est bon pour les touristes. Et comme il n’y a pas beaucoup de touristes, c’est génial. Ici tout le monde se promène en scooter. Le scooter, parlons-en…
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J’essaye de (presque) tout raconter sur ce blog; je ne passerai donc pas sous silence cet évènement foncièrement humiliant pour moi, mais tellement drôle 🙂
Nous décidons avec Lucy de louer un scooter, c’est pas cher et pratique. Nous trouvons le marchand idéal, plutôt cool, qui nous précise bien « Soyez prudent, en principe je n’ai pas le droit de vous le louer vu que vous ne m’avez montré votre permis international ». « oué oué, pas de soucis ». J’ai pris soin de préciser que je maîtrise parfaitement un vélo ou une voiture, mais pas un scooter.
Vous voyez venir la suite ? Non, c’est pire encore! J’enfourche le bolide, facile, je démarre, facile, j’accélère, facile, je veux freiner…ah, ben c’est moins facile dis donc. PAM, le mur d’en face !!! Auparavant, j’ai traversé les 2 voies d’une route en zigzagant comme un demeuré, tout ça pour finir encastré dans ce fichu mur. Quand je dis en face, c’est PILE en face du mec nous louant le scooter hein! Le bonhomme est médusé mais plié de rire. Moi aussi, Lucy aussi. Celles qui le sont moins, ce sont les gérantes des 2 magasins d’en face à qui j’ai « un peuuuu » plié la devanture. Un coup de bol, je ne suis pas rentré dans les magasins, ça aurait été un carnage 🙂
Que s’est-il passé me direz-vous ? Et bien c’est simple…. je suis gaucher, l’accélération est à droite, j’ai confondu ma gauche et ma droite 🙂
Ça arrive à tout le monde hein! 🙂 L’aventure aura duré 10 secondes, je paye les dégâts commis (une broutille grâce au chinois de Lucy) et je refuse de retoucher au scooter, préférant le vélo. Au passage, le mec était toujours prêt à nous le louer malgré l’incident. Ca lui fera une histoire à raconter à ses petits enfants « quand l’homme blanc loue un scooter ».

Vélos loués, nous attaquons notre visite de la pointe sud. C’est magnifique, vallonné, et je ne regrette pas d’avoir finalement pris l’option vélo. Un peu forcé certes, mais bon. Climat tropical, belles plages, verdure….j’adore. Je vous laisse découvrir les photos!

Trois jours après, retour à Taipei ou nous nous séparons avec Lucy pour qui les vacances sont finies; retour à New York pour la demoiselle. Je décide quant à moi de rester 5 jours supplémentaires à lézarder à Taipei, me sentant particulièrement bien dans cette ville et n’ayant pas une réelle envie de bouger, avant de m’envoler pour la Thaïlande rejoindre Kamel, mon ami et mentor en terme de voyage (3 ans de tour du monde à son actif).

Lors de ce séjour prolongé dans la capitale, je ferai 2 excursions aux abords immédiats de la ville, rencontrerai une demoiselle de couchsurfing histoire de faire du scooter en tant que passager cette fois-ci, et de découvrir de nouvelles denrées exotiques à me mettre sous la dent! 🙂

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